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France : Quand la CGT prend fait et cause pour le Hamas

par Rédaction

En réagissant à un article commémorant les victimes israéliennes du 7 octobre, le syndicat ‘CGT France Télévisions’ a publié un tract d’une indécence rare. Philippe Val, sur Europe 1, en démonte les rouages avec ironie : entre antisionisme militant, soupçons complotistes et relativisme moral, le syndicat s’égare loin de sa mission de défense des travailleurs. Il reproche carrément à France 3 son hommage aux victimes du 7 octobre qui serait « communautaire » et « dicté par le CRIF ». Pour la CGT, les victimes du 7 octobre ne sont pas « juives » mais « des Israéliens qui oppressent les Palestiniens ».

Il y a des textes qu’on aimerait croire inventés tant ils révèlent une déconnexion du réel. Celui de la CGT de France Télévisions, rédigé après un article de France 3 Île-de-France sur la commémoration des massacres du 7 octobre 2023, a fait bondir Philippe Val. Dans sa chronique sur Europe 1, l’ancien directeur de Charlie Hebdo n’a pas ménagé son humour ni sa colère.

Tout commence par un article anodin publié sur le site régional de France 3 : « Paris commémore les victimes du 7 octobre ». Un titre sobre, un hommage simple aux morts et aux otages. Mais pour la CGT, c’est déjà trop. Le syndicat y voit un article “communautaire”, parce qu’il évoque les victimes… juives.

Quand le soupçon devient réflexe

Dans un tract truffé d’accusations, la CGT estime que l’article a été “dicté” par le CRIF – le Conseil représentatif des institutions juives de France. On retrouve là, selon Val, les vieux relents complotistes recyclés par la France insoumise. Le syndicat reproche aussi au journaliste d’adopter “le point de vue des victimes” plutôt que celui des terroristes. “À part la CGT, qui s’inquiète du sort des tueurs du 7 octobre ?” ironise Philippe Val.

Et ce n’est pas tout. Le texte regrette qu’on ne parle pas, lors de la commémoration des victimes israéliennes, des bombardements à Gaza. L’éditorialiste s’en amuse : « Dans le même esprit, on pourrait déplorer qu’à l’anniversaire de la mort de Jean Moulin, on n’évoque pas le sort tragique de Klaus Barbie. »

Des guillemets indécents

La palme de l’indécence revient toutefois à une phrase du tract où la CGT met le mot “enfants” entre guillemets pour parler des petits Bibas, tués après avoir été pris en otage. Ces guillemets, dit Val, “immondes”, laissent entendre qu’il faudrait douter de leur existence, car l’information “vient d’Israël”. Et comme chacun sait, poursuit-il, “louche et israélien sont devenus synonymes dans le dictionnaire CGT”.

Le syndicat s’offusque aussi de l’usage du mot “pogrome”, réservé selon lui aux massacres commis sous les tsars. Une façon, selon Val, d’effacer le caractère antisémite de l’attaque du Hamas. Dans l’Union soviétique communiste, il n’y eut évidemment jamais de progrome…

De la lutte ouvrière à la solidarité islamiste

Le plus stupéfiant est sans doute la conclusion du tract : les victimes du 7 octobre “n’étaient pas juives”, mais “des Israéliens coupables d’oppresser la Palestine”. En une phrase, tout est dit : le renversement moral, la confusion entre cause sociale et idéologie antisioniste.

Pour Philippe Val, cette dérive traduit un basculement profond d’une partie du syndicalisme français : celui qui a troqué la défense des salariés contre une posture militante pro-Hamas. “Je ne suis pas sûr que tous les adhérents de la CGT soient ravis de voir leurs conditions de travail défendues en même temps que celles des terroristes”, conclut-il.

A.G.

(©PHOTOPQR/LA DEPECHE DU MIDI/SEBASTIEN LAPEYRERE)

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