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Francesca Albanese poursuivie aux États-Unis pour diffamation

par Harrison du Bus
PHILL MAGAKOE / AFP

Citée judiciairement en pleine conférence à Johannesburg, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les territoires palestiniens, Francesca Albanese, fait face à plusieurs chefs d’accusation pour diffamation et ingérence économique. L’affaire, révélée par le Jerusalem Post, met en cause ses prises de position contre Israël et des organisations chrétiennes pro-israéliennes.

Selon le Jerusalem Post, le National Jewish Advocacy Center (NJAC) a déposé une plainte auprès du tribunal fédéral du Colorado contre Francesca Albanese le 8 septembre 2025, au nom de deux associations chrétiennes sionistes : Christian Friends of Israeli Communities et Christians for Israel USA. Les accusations portent sur de la diffamation, du dénigrement commercial (trade libel) et une entrave intentionnelle à des perspectives économiques.
Les plaignants reprochent en substance à Albanese d’avoir, dès le printemps 2025, accusé plusieurs entreprises et organisations confessionnelles de « complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité » en raison de leurs liens économiques avec Israël. Elle aurait, selon eux, menacé publiquement ces entités de boycott, de désinvestissement, de sanctions et de poursuites judiciaires.

Signification de l’acte en Afrique du Sud

Alors qu’elle prononçait la 23e Nelson Mandela Lecture à Johannesburg le 25 octobre, Francesca Albanese a été formellement notifiée de la plainte par un shérif sud-africain au Sandton Convention Center, conformément à la section 40 du South African Superior Courts Act.
Le ministère sud-africain de la Justice et du Développement constitutionnel a confirmé la réception du document transmis, tout en indiquant que ni le ministre ni le directeur général n’en avaient été informés. Une copie de la lettre d’autorisation, signée et tamponnée, a été publiée sur X par Mark Goldfeder, directeur du NJAC.

Tensions diplomatiques et judiciaires

Le NJAC accuse les autorités sud-africaines d’avoir aidé la rapporteuse à échapper à la signification du document. Le communiqué de l’organisation dénonce une “tentative lâche et vaine de fuir ses responsabilités”, fustigeant “la complicité des officiels sud-africains dans cet affront à la justice américaine”.
Cette procédure s’ajoute aux sanctions américaines imposées à Francesca Albanese le 9 juillet 2025, en vertu de l’Executive Order 14203 : gel de ses avoirs aux États-Unis, interdiction de transactions en dollars et d’entrée sur le territoire américain.

Une rapporteuse controversée

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a accusé Francesca Albanese de « diffuser un antisémitisme décomplexé, d’exprimer un soutien au terrorisme et de faire preuve de mépris pour les États-Unis, Israël et l’Occident ».
Dans plusieurs entretiens, notamment au Guardian et à Al Jazeera, la rapporteuse a rejeté ces accusations, qualifiant les sanctions de « techniques d’intimidation de type mafieux » et affirmant être punie pour avoir dénoncé ce qu’elle appelle un « génocide à Gaza ».

L’affaire désormais transcontinentale lie donc Washington, Pretoria et Genève (siège de l’organe onusien auquel est attachée Francesca Albanese) dans une tension mêlant justice civile, diplomatie et communication politique.

Harrison du Bus

(PHILL MAGAKOE / AFP)

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