Le ministre de Affaires étrangères, Maxime Prévot (Les Engagés), s’est expliqué ce jeudi 14 août à propos de la situation à Gaza lors d’une séance spéciale « sur la situation en Palestine (sic) ». Le Premier ministre De Wever étant en vacances en Afrique du Sud au côté d’éléphanteaux, Prévot a réalisé un exercice d’équilibriste. On sent qu’il voudrait personnellement aller plus loin dans les sanctions contre Israël.
Si la « droite » a rappelé le traumatisme du 7 octobre dans la tête des Israéliens à l’origine de la tragédie à Gaza, centre, gauche et extrême-gauche reprennent à leur compte la notion de « génocide » à Gaza en l’absence pourtant d’intentionnalité et de matérialité. À décompter les temps de parole et les positions, on a peine à croire que la Belgique a un gouvernement de droite.
Le débat parlementaire s’est concentré sur la position de la Belgique concernant le conflit israélo-palestinien, avec des interventions variées du ministre des Affaires étrangères et de plusieurs parlementaires.
Position du ministre et actions du gouvernement
Le ministre a commencé par souligner la mobilisation de tous sur la question, tout en abordant les préoccupations concernant ses interventions publiques, notamment la distinction entre son avis personnel dans la presse et sa parole au nom du gouvernement au Parlement. Il a réaffirmé que la Belgique soutient les efforts diplomatiques pour une solution pacifique. On a senti cependant qu’il était personnellement plus en faveur de sanctions et de boycott (essentiellement des productions des « colonies » israéliennes ainsi que la dénonciation de l’accord d’association Israël-UE) que sa position officielle ne le lui permet. Il semblait également ému et fatigué.
Concernant la reconnaissance de l’État palestinien, le ministre a rappelé que la Belgique reconnaît déjà de facto l’État palestinien, puisque le représentant palestinien en Belgique a le rang d’ambassadeur et que des relations diplomatiques sont entretenues avec l’Autorité palestinienne. Il a insisté sur le fait que les frontières d’un futur État palestinien sont celles de 1967, base sur laquelle de nombreux pays ont reconnu la Palestine (plus de 140 sans que cela change grand-chose sur le terrain). Il a souligné la puissance symbolique et l’enjeu existentiel de cette reconnaissance, mais a averti qu’elle ne mettrait pas fin miraculeusement à la violence ou à la « famine » du jour au lendemain. Le ministre a également critiqué le paradoxe de certains partis qui accusent la majorité actuelle de ne pas avoir progressé sur cette question en six mois, alors qu’ils n’y sont pas parvenus eux-mêmes pendant plusieurs années sous la Vivaldi. Il a affirmé que la reconnaissance d’un État est une question de droit international, fondée sur l’autodétermination des peuples, et non liée à l’intensité d’un conflit. Le ministre s’est engagé à mobiliser son département et ses alliés pour préparer la reconnaissance de la Palestine dans les semaines à venir.
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