Israël et le Hamas ont approuvé une première phase d’accord visant à libérer les otages encore détenus à Gaza, en échange de prisonniers palestiniens, et à instaurer une trêve dans les combats. L’annonce a été faite dans la nuit de mercredi à jeudi par Donald Trump, qui a salué une « journée historique pour Israël, le monde et les pays arabes ».
Concrètement, ce premier volet prévoit la libération de l’ensemble des otages israéliens, vivants et morts, d’ici lundi, ainsi qu’un retrait progressif des forces israéliennes vers une ligne définie dans la bande de Gaza. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu doit réunir son gouvernement jeudi pour ratifier l’accord, présenté comme un « succès diplomatique et une victoire morale » pour l’État hébreu.
Le Hamas, qui confirme avoir signé le texte, affirme qu’il entraîne aussi l’arrêt de la guerre, le retrait complet des troupes israéliennes et l’entrée d’aide humanitaire, en échange notamment de la libération de quelque 2.000 « prisonniers » palestiniens, dont 250 condamnés à perpétuité. La liste de ces « prisonniers » était encore en discussion ce jeudi. Le mouvement terroriste appelle néanmoins Trump et les médiateurs à veiller au respect intégral de l’accord par Israël.
Donald Trump, de retour à la Maison-Blanche, a multiplié les déclarations triomphales, promettant que « tous les otages rentreront très bientôt ». Il a ajouté que l’accord était « une grande journée pour les faiseurs de paix » avant de remercier publiquement le Qatar, l’Égypte et la Turquie pour leur rôle de médiation. Une photo des négociations à Sharm el-Sheikh montre notamment le négociateur israélien Nitzan Alon serrant la main du Premier ministre qatari Mohammed ben Abdel Rahmane al-Thani, signe du succès des discussions.
Trump reçu à la Knesset
Trump doit se rendre dans la région ce week-end. Invité par Benjamin Netanyahu, il devrait s’exprimer devant la Knesset. « Mon appel avec Bibi était formidable. Il est heureux, il doit l’être. C’est un grand jour pour Israël et pour le monde », a-t-il confié à la presse américaine.
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a salué l’accord et insisté sur la nécessité de son application intégrale, y compris l’accès immédiat de l’aide humanitaire à Gaza. Il a rappelé que « la souffrance doit cesser » et appelé à saisir cette « opportunité historique » pour relancer un processus politique crédible, en vue d’une solution à deux États garantissant sécurité et autodétermination.
L’accord a été obtenu après trois jours de négociations indirectes à Sharm el-Sheikh, en Égypte, sous médiation des États-Unis, du Qatar, de l’Égypte et de la Turquie.
A.G.
[Ajouté à 11:47]
Réactions au plan Trump pour Gaza : soulagement européen, attentes arabes, vigilance internationale
Europe
Les capitales européennes accueillent l’accord avec un mélange d’espoir et de prudence. Emmanuel Macron parle d’un « immense espoir » et y voit la possibilité d’une solution à deux États. À Londres, Keir Starmer évoque un « profond moment de soulagement » et demande la levée immédiate des restrictions humanitaires. À Berlin, Friedrich Merz juge les développements « encourageants ». Pedro Sánchez, à Madrid, insiste sur le dialogue, la justice et la mémoire pour éviter la répétition des atrocités. Giorgia Meloni promet que l’Italie contribuera à la stabilisation et à la reconstruction. Pour l’Union européenne, Kaja Kallas qualifie l’accord de « percée significative », Ursula von der Leyen évoquant un « succès diplomatique majeur » et une aide européenne à la reprise. Le ministre belge Maxime Prévot, lui, salue l’avancée avec « satisfaction et espoir » mais garde une « vigilance » face aux précédents cessez-le-feu avortés.
Monde arabe
Mahmoud Abbas espère que cet accord sera le prélude à un État palestinien. L’Égypte y voit « un moment crucial » qui peut « tourner la page de la guerre » et « ouvrir une porte d’espoir ». L’Arabie saoudite appelle à une « paix juste et durable » et à un retrait israélien de Gaza. La Jordanie insiste sur la fin de la guerre, la libération des otages et l’aide humanitaire. Recep Tayyip Erdogan remercie explicitement Donald Trump pour son rôle et promet une intensification de l’aide turque.
Grandes puissances
La Chine réclame un cessez-le-feu permanent et la mise en œuvre de la solution à deux États. La Russie se dit « satisfaite » mais exige des garanties concrètes d’application.
(Photo d’illustration : Ahmad Gharabli / AFP)