Les prévisions économiques d’automne publiées ce lundi par la Commission européenne dressent un tableau particulièrement sombre pour les finances publiques belges. D’ici 2027, la Belgique afficherait un déficit de 5,9 % du PIB, le plus élevé de toute la zone euro, malgré les engagements pris dans le cadre de la procédure pour déficit excessif. Le gouvernement fédéral peine toujours à définir une trajectoire budgétaire, alors que la coalition dite de l’Arizona n’est pas parvenue à un accord.
Selon Bruxelles, le déficit belge progresserait de 5,3 % du PIB en 2025 à 5,5 % en 2026, avant d’atteindre 5,9 % en 2027. La hausse finale proviendrait surtout d’une chute des recettes publiques représentant 0,3 point de PIB, liée à une diminution des autres recettes courantes et des transferts en capital. L’augmentation des dépenses de défense (+0,2 point de PIB) et des charges d’intérêt (+0,2 point) serait en grande partie compensée par une baisse des prestations sociales, mais insuffisamment pour stabiliser le solde.
La Belgique fait déjà l’objet d’une procédure pour déficit excessif pour avoir dévié durablement de la règle des 3 %. Le Conseil lui a demandé de ramener son déficit sous contrôle d’ici 2029. Or, les partenaires de la coalition fédérale ne sont pas encore parvenus à s’accorder sur une trajectoire permettant d’y parvenir. Début novembre, ils se sont accordé un délai supplémentaire de 50 jours.
Les chiffres publiés ce lundi placent la Belgique à la dernière place de la zone euro en matière de discipline budgétaire, une position longtemps occupée par la France, dont le déficit projeté pour 2027 s’élèverait à 5,3 %.
Dette en hausse, croissance faible et inflation stabilisée
La Commission prévoit également une progression continue de la dette publique brute : 107,1 % du PIB en 2025, 109,9 % en 2026 et 112,2 % en 2027. Elle anticipe une croissance molle, limitée à 1 % en 2025, puis 1,1 % en 2026 et 1,3 % en 2027. Ces performances resteraient inférieures à celles prévues pour l’Union européenne (1,4 % en 2025-2026, 1,5 % en 2027) et pour la zone euro (1,3 %, 1,2 %, puis 1,4 %).
L’inflation, revue légèrement à la hausse en raison des prix de l’énergie, devrait toutefois se stabiliser autour de 2 % entre 2026 et 2027.
La Rédaction
(Photo Belgaimage)