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La Région de Bruxelles-Capitale est-elle vraiment le moteur économique de la Belgique ?

par Lode Goukens

Dans une étude expérimentale publiée le 23 octobre par la Banque nationale de Belgique (BNB), on pouvait lire la conclusion suivante : « En tant que moteur économique, Bruxelles ne profite pas pleinement de la richesse qu’elle génère. » Les économistes ont réagi avec mécontentement, tandis que les médias et les politiciens se sont empressés de relayer le communiqué de presse (sans que certains ne prennent apparemment la peine de lire l’étude elle-même). S’agissait-il d’un exercice de communication réussi ou d’un nouvel angle d’analyse ?

Une “framing” bien orchestrée

La semaine dernière, les médias belges ont massivement repris la formulation choisie par la BNB dans son communiqué de presse. Même un journal réputé comme L’Echo titrait : « La Wallonie, grande bénéficiaire des transferts interrégionaux ». D’autres ont suivi :

  • L’Avenir : « La Wallonie vers l’endettement ? »
  • La Libre Belgique : « Bruxelles finance massivement les autres régions »
  • Belga : « Bruxelles ne profite pas des richesses qu’elle produit, la Wallonie déficitaire (BNB) »

Dans la presse flamande, on parlait plutôt du “Bruxelles pauvre” et des pertes liées à l’impôt sur les revenus des navetteurs.

L’étude de la Banque nationale

Lors de la conférence de presse du 23 octobre, les départements Études et Statistiques de la Banque nationale ont présenté une analyse approfondie de la santé économique des régions belges et des flux financiers entre elles (biens et services, revenus du travail et du capital, transferts interrégionaux). La BNB a elle-même qualifié cette étude d’expérimentale, reconnaissant qu’il s’agissait d’un exercice délicat, à la frontière entre économie et idéologie politique.

L’étude, intitulée « Flux et (dés)équilibres régionaux en Belgique », met surtout en évidence les grandes disparités régionales (sans tenir compte des communautés).

Bruxelles, une richesse qui s’échappe

Selon l’étude, Bruxelles serait bien un moteur économique, avec un excédent commercial de 28,6 milliards d’euros entre 2010 et 2021 — le plus élevé du pays. Mais, selon les auteurs, « cette richesse produite localement ne reste pas sur le territoire, Bruxelles versant une part substantielle de ses revenus aux autres régions. »

Les navetteurs wallons et flamands emporteraient environ 20 milliards d’euros par an vers leur région de résidence, soit un transfert net de 3 milliards d’euros de Bruxelles vers les autres régions. « Bruxelles contribue davantage au budget de l’État qu’elle n’en bénéficie et, par le biais des taxes, impôts et cotisations sociales, elle finance une part significative des dépenses publiques profitant à la Wallonie »,
affirme Jana Jonckheere et son équipe.

Flandre : excédent d’épargne, mais déficit commercial

L’économie flamande n’est guère moins performante, notamment grâce à un taux d’épargne élevé des ménages. Mais la Flandre enregistre un déficit commercial de 4,9 milliards d’euros, car sa consommation et ses investissements (publics et privés) dépassent sa production totale.

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