L’industrie allemande traverse une de ses phases les plus délicates, probablement depuis la pandémie de Covid. Une combinaison de facteurs (règlementations restrictives, prix de l’énergie, tarifs douaniers et concurrence chinoise) explique ce ralentissement du moteur économique de l’Europe. Le chancelier Merz passe la vitesse supérieure pour relancer la mécanique grippée. Analyse.
Si l’Allemagne reste la première puissance industrielle d’Europe, les six derniers mois ont révélé une série de fragilités dans des secteurs clés, allant de la chimie à l’automobile, en passant par la construction et les industries lourdes. Passons en revue ces principaux secteurs en gardant à l’esprit qu’aujourd’hui, l’énergie et l’électricité domestiques sont, en Allemagne, les plus chers d’Europe. Au début de l’année, conséquence de l’Energiewende, le prix moyen du MWh y était 70% plus élevé que la moyenne européenne (source : Eurostat).
Chimie et pharmacie : une reprise toujours hors de portée
Pilier historique de l’économie allemande, l’industrie chimique, qui inclut la pharmacie, subit de plein fouet la faiblesse de la demande et la hausse des coûts énergétiques. Selon la fédération VCI, le chiffre d’affaires du secteur a reculé de 0,5 % au premier semestre 2025, tandis que la production a reculé de 1 % par rapport à l’an dernier, restant environ 15 % en dessous des niveaux de 2018. Les entreprises peinent à retrouver un rythme de croisière et les perspectives restent moroses : aucune reprise substantielle n’est attendue avant 2026.
Construction : le résidentiel en crise
Dans la construction, et particulièrement dans le résidentiel, la situation est tout aussi préoccupante. Les carnets de commandes se vident : en novembre dernier, 54 % des entreprises du secteur déclaraient manquer de commandes, contre 49,9 % un mois plus tôt. L’activité souffre d’une combinaison de taux d’intérêt élevés, d’un ralentissement économique général et de coûts de matériaux toujours importants. Les permis de construire restent en forte baisse et les faillites se multiplient, laissant craindre une stagnation prolongée.
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