Frédéric Janssens, ancien greffier du Parlement wallon, qui avait été suspendu puis démis d’office à la suite d’un grave scandale interne, a de nouveau saisi la justice pour réclamer des indemnités pour des jours de congé qu’il dit ne pas avoir pu prendre. Sa démarche, aujourd’hui portée devant le tribunal de première instance de Namur, surprend – et pas seulement parce que le dossier avait déjà ébranlé l’institution parlementaire.
Janssens, longtemps greffier du Parlement wallon, avait été suspendu dès le 15 septembre 2022 après que de nombreux agents eurent dénoncé un climat de travail délétère, basé sur le harcèlement moral, des humiliations et même des menaces. Des enregistrements audio et des témoignages internes laissaient entendre qu’il pouvait proférer des propos extrêmement choquants à l’égard de ses collaborateurs.
Gestion contestable
À cela s’ajoutaient des soupçons sérieux de gestion financière contestable, notamment autour des travaux de la Maison des parlementaires et d’autres dépenses jugées injustifiées. Dans ce contexte, le Bureau du Parlement wallon avait finalement décidé, à l’unanimité, de le révoquer de ses fonctions, après des mois de procédure disciplinaire. Janssens fait également l’objet d’enquêtes judiciaires liées à ces faits.
Pourtant, malgré cette suspension prolongée, malgré le climat de travail dénoncé, malgré sa révocation et les procédures en cours, M. Janssens revient aujourd’hui devant les tribunaux pour réclamer des indemnités liées à 36,5 jours de congé non pris en 2022 pendant sa suspension, affirmant que les règles du Parlement sont contraires au droit européen. Le Parlement refuse, arguant que ces congés sont tombés en désuétude parce qu’il n’a pas utilisé son temps de congé pendant la suspension.
Carte essence dans le Lubéron
Ce qui ajoute à l’étonnement dans cette affaire, c’est que pendant toute sa suspension, M. Janssens continuait de bénéficier d’avantages matériels, notamment une voiture de service et une carte essence — avec des relevés montrant qu’il se trouvait régulièrement dans sa villa du Lubéron, ce qui soulève de sérieuses questions sur la pertinence même de sa demande de compensation pour congés non pris. Selon l’avocat du Parlement, cela montre qu’il avait les moyens et la disponibilité pour prendre ces congés, tout en profitant d’avantages en nature.
Mercredi matin, la procédure judiciaire s’est poursuivie à Namur, et le jugement est attendu le 21 janvier 2026.
La rédaction
(Photo Belgaimage)