C’est un avertissement, pas encore une sanction. Mais il est lourd de sens. Vendredi, l’agence Moody’s a abaissé la perspective de la note souveraine française de « stable » à « négative ». Une décision qui maintient, pour l’instant, la note Aa3 de la France — son dernier « double A » encore intact après les déclassements successifs de Fitch et Standard & Poor’s. Trois coups, trois avertissements : l’automne 2025 restera celui où la crédibilité financière de la France s’est fissurée.
Comme ses consœurs, Moody’s pointe deux dangers : d’abord l’instabilité politique, qui fragilise la capacité du gouvernement Lecornu (photo) à mener une politique budgétaire cohérente ; ensuite, le risque d’abandon des réformes structurelles, notamment celle des retraites, suspendue sous la pression d’une opposition de gauche revigorée. L’agence américaine prévient : si cette suspension perdure, elle dégradera durablement les comptes publics français et pèsera sur la croissance en réduisant l’offre de travail. Autrement dit, la France paye aujourd’hui le prix du renoncement.
L’illusion du répit budgétaire
Le projet de budget 2026 affiche un déficit de 4,7 % du PIB, censé refluer à 4 % en 2027. Personne n’y croit. Le Haut Conseil des Finances publiques, pourtant mesuré, parle d’un scénario « fragilisé » par un volontarisme économique excessif et des mesures d’économies « incertaines ». Le FMI, plus sévère encore, prévoit un déficit proche de 6 % en 2026 et une dette publique qui atteindrait 129 % du PIB en 2030.
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