Battue par Donald Trump lors de la présidentielle de 2024, l’ancienne vice-présidente américaine Kamala Harris songe déjà à un retour sur le devant de la scène politique. Invitée de l’émission Sunday with Laura Kuenssberg sur la BBC — sa première apparition télévisée au Royaume-Uni —, elle a laissé entendre qu’elle n’avait pas renoncé à la Maison-Blanche.
« Je n’ai pas encore pris de décision », a confié la démocrate de 61 ans, avant d’ajouter : « Je me vois toujours un avenir en politique. » Évoquant ses petites-nièces, elle a déclaré qu’elles « connaîtraient certainement, de leur vivant, une présidente ». Et quand la journaliste lui a demandé si cette présidente pourrait être elle, Harris a simplement répondu : « C’est possible. » Puis, avec un sourire : « Je n’en ai pas encore fini. J’ai consacré toute ma carrière au service des autres, c’est dans mon sang. »
Un retour en 2028 impliquerait toutefois de reconquérir l’investiture démocrate — une entreprise loin d’être acquise. Dans les sondages, Harris n’apparaît pas parmi les favoris. Depuis l’été, elle est même devancée par l’acteur Dwayne “The Rock” Johnson, dont la popularité auprès des électeurs démocrates alimente les spéculations. Mais l’ancienne procureure de Californie, connue pour sa ténacité, refuse de se laisser impressionner : « Si j’avais écouté les sondages, je ne me serais jamais présentée à mon premier mandat, ni au second — et je ne serais certainement pas ici aujourd’hui. »
Trump est un « tyran », selon Harris
Durant l’entretien, Kamala Harris n’a pas épargné le président en exercice. Elle a qualifié Donald Trump de « tyran » et affirmé que les mises en garde qu’elle avait formulées pendant la campagne de 2024 se sont vérifiées. « Il avait dit qu’il utiliserait le ministère de la Justice comme une arme — et c’est exactement ce qu’il a fait », a-t-elle déclaré. Elle a également dénoncé son influence dans la suspension du présentateur Jimmy Kimmel par la chaîne ABC, après une plaisanterie sur la réaction de la droite américaine à la mort de l’influenceur d’extrême droite Charlie Kirk.
Mme Harris, qui s’était effacée de la vie politique nationale depuis sa défaite de 2024, semble aujourd’hui tester le terrain. Ses récentes interventions publiques et ce passage remarqué sur la BBC témoignent d’un retour calculé, à la fois personnel et politique. De quoi relancer les spéculations sur une revanche de celle qui, en 2020, était entrée dans l’histoire comme la première femme, et la première Afro-Américaine et Asio-Américaine, à devenir vice-présidente des États-Unis.
La rédaction
(Photo by JEFF KOWALSKY / AFP)