Dans un rapport publié la veille de la Fête du travail, l’OCDE indique que l’État belge reste le plus grand prédateur des fruits du travail au sein des 38 pays étudiés. Il prélève en moyenne plus de la moitié des coûts salariaux.
L’OCDE a publié ce 30 avril son rapport annuel sur les salaires. 38 pays sont passés à la loupe. Parmi eux : la Belgique qui, dans l’essentiel des cas, truste les premières places du podium de la taxation du travail.
L’étude (portant sur l’année 2024) s’empresse de souligner que les salaires après impôt des travailleurs avaient, en moyenne, augmenté au cours de l’année dernière. Et ce, pour la plupart des pays de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement économiques).
L’étude découpe son analyse en tenant compte des « coins fiscaux » (différence entre le « super-brut » et le « net »). Si l’on prend le cas d’un travailleur célibataire percevant un salaire moyen, l’État belge prélève plus de la moitié (52,6%) des coûts salariaux payés par l’employeur. Cette proportion prend donc en compte l’impôt sur le revenu, additionné de ce qu’on appelle les « cotisations sociales » du travailleur et de l’employeur.
La Belgique championne toutes catégories de la taxation du travail
À titre de comparaison, aucun autre pays de l’OCDE ne dépasse les 50%. La moyenne OCDE se fixe aux alentours de 35%. Dans le fond du classement, on retrouve notamment la Suisse qui, avec un taux de prélèvement de 23%, reste l’un des États les moins spoliateurs du monde développé, pour un coût de main d’œuvre équivalent à celui de la Belgique.
Le rapport souligne néanmoins le léger effort consenti par les autorités belges. En 2024, certaines catégories de travailleurs ont vu la pression fiscale diminuer (de… 0,10% pour les célibataires sans enfant). Il n’empêche : l’État belge continue d’occuper toutes les marches du podium pour la taxation du travail. La charge fiscale pour un couple composé de deux adultes et deux enfants atteint ainsi 44,8%, alors qu’elle a chuté dans la plupart des autres pays.
L’une des grandes promesses de la coalition Arizona arrivée au pouvoir consiste à baisser les charges qui pèsent sur les travailleurs en Belgique pour combler l’écart de revenus entre « ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas ».
La Rédaction
(Photo : Jonas Hamers)
