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Les sheikhs de Hebron tournent la page de l’Autorité palestinienne et veulent la paix avec Israël

par Rédaction

Dans une initiative sans précédent, cinq chefs de clans de Hébron proposent de sortir du giron de l’Autorité palestinienne, de créer un émirat local et de rejoindre les Accords d’Abraham, rapport The Wall Street Journal. Une tentative audacieuse de redessiner la carte politique palestinienne, à contre-courant du nationalisme de Ramallah et dans l’espoir d’un avenir à la « modèle du Golfe ».

Une paix tribale à la place d’un Etat

Depuis le 7 octobre 2023, date de l’attaque du Hamas contre Israël, le rêve d’un État palestinien paraît plus irréalisable que jamais. C’est dans ce contexte que Sheikh Wadee’ al-Jaabari, figure majeure de Hébron, accompagné de quatre autres notables tribaux, propose une alternative radicale : faire sécession avec l’Autorité palestinienne (AP), créer un « Émirat de Hébron » gouverné par les clans locaux et rejoindre les Accords d’Abraham. Leur lettre, adressée au ministre israélien de l’Économie Nir Barkat, proclame sans ambages : « L’Émirat de Hébron reconnaîtra l’État d’Israël comme l’État-nation du peuple juif. »

Pour les initiateurs du projet, le temps des illusions est révolu. L’Autorité palestinienne, issue des accords d’Oslo, est décrite comme un régime corrompu, inefficace et impopulaire, qui n’a apporté ni développement économique, ni sécurité. « Ils ne nous représentent pas », tranche Jaabari. Loin du nationalisme promu par le Fatah ou l’islamisme radical du Hamas, les chefs tribaux veulent revenir à un modèle de gouvernance traditionnelle enracinée dans les structures claniques de la société palestinienne.

Un plan économique et politique

Le projet ne se limite pas à une déclaration symbolique. Il prévoit une zone économique commune de plus de 1.000 hectares à la frontière entre Hébron et Israël, destinée à employer des dizaines de milliers de Palestiniens. Le plan propose un retour progressif au travail en Israël, suspendu depuis octobre 2023. À terme, jusqu’à 50.000 travailleurs palestiniens pourraient être employés. Les sheikhs promettent une tolérance zéro contre le terrorisme et affirment pouvoir garantir l’ordre, à l’inverse d’une Autorité palestinienne accusée de financer les auteurs d’attentats.

Du côté israélien, le ministre Barkat se montre favorable à ce « nouveau paradigme ». Il affirme que la structure tribale, légitime par nature, pourrait constituer une alternative viable à la gouvernance chaotique actuelle. Le projet bénéficie aussi du soutien du chercheur Mordechai Kedar, promoteur de longue date du modèle des « émirats palestiniens » – une solution fondée sur la sociologie locale plutôt que sur une conception étatique artificielle du nationalisme palestinien.

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