Quatre ans après la grande promesse d’« autonomie stratégique » faite en plein Covid, le constat est brutal : l’Europe n’a pas regagné la maîtrise de sa chaîne pharmaceutique. Au contraire, sa dépendance vis-à-vis de la Chine et de l’Inde continue de s’aggraver, et la Belgique en subit aujourd’hui les effets les plus visibles. Près de 650 médicaments sont actuellement en rupture dans le pays, du basique antidouleur aux traitements de l’asthme en passant par certains antibiotiques de première ligne. Une situation devenue presque banale, mais qui n’a rien d’inévitable.
La Cour des comptes européenne vient de le rappeler dans un rapport au vitriol : si les pénuries atteignent un niveau record, c’est d’abord parce que les États membres – Belgique comprise – n’ont pas tiré les leçons de la crise sanitaire. La délocalisation massive de la production vers l’Asie n’a pas été inversée, la logique du « flux tendu » reste la norme et l’Europe continue d’acheter au prix le plus bas, quitte à alimenter sa propre vulnérabilité.
L’autonomie stratégique restée au stade du discours
Lors du débat parlementaire, la députée VB Dominiek Sneppe a résumé l’impression de déjà-vu : « On nous avait juré que tout allait changer après le Covid. Quatre ans plus tard, rien n’a bougé. »
Sa collègue PS Ludivine Dedonder, plus diplomate mais tout aussi inquiète, rappelle que la pharmacie n’est pas un secteur comme les autres.
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