Meyer Habib, député honoraire Les Républicains à l’étranger, partage sa vision sur la politique d’Emmanuel Macron, la stratégie de Benjamin Netanyahou face au Hamas, la montée de l’antisémitisme et le traitement médiatique du conflit. Pour lui, il n’y a pas d’alternative véritable à l’offensive prévue sur Gaza-City destinée à mettre fin définitivement aux activités du Hamas et à la guerre. Il réfute à la fois les accusations de génocide et de famine généralisée : « Deux millions de tonnes d’aide ont été livrées à Gaza depuis le début de la guerre, soit près d’une tonne par habitant (…) Israël pourrait détruire la totalité de la bande de Gaza en deux semaines. » « Aujourd’hui, les Juifs ne sont plus tués « en pyjama rayé » comme pendant la Shoah, mais en uniforme de Tsahal, en combattant pour défendre leur terre. Comme l’a dit Golda Meir : « Nous préférons vos condamnations à vos condoléances ». »
21News : Pour commencer, et en toute franchise, la politique d’Emmanuel Macron au Moyen-Orient est souvent perçue ici en Belgique comme illisible. Voyez-vous une cohérence dans son approche sur le Proche-Orient ?
Meyer Habib : Macron est illisible partout, que ce soit au Moyen-Orient ou en France. La Constitution française lui confère des pouvoirs importants en matière de défense et de politique étrangère, et il semble s’en donner « à cœur joie ». Après des humiliations en Algérie, au Mali, en Afrique subsaharienne, et face à Poutine, il se « défoule sur le seul et unique État juif ». La parole de la France a malheureusement perdu de son poids, et celle de Macron n’en a quasiment pas.
Il a certes réussi à mobiliser plusieurs pays, principalement d’Europe de l’Ouest (Espagne, France, Belgique, Angleterre, Allemagne), pour une reconnaissance de l’État palestinien. Cependant, le point commun de ces pays est la présence d’importantes populations d’origine musulmane. Le drame de l’Europe est que, si la présence de populations musulmanes ne pose pas de problème en soi, leur intégration dans les lois du pays est une difficulté majeure. Le souci survient lorsque certaines populations veulent appliquer la charia au lieu de respecter les lois du pays. Comme le dit le Talmud : « Les lois de ton pays sont tes lois ». Les prières en pleine rue à Bruxelles sont un exemple de ce qui ne va pas. Macron, en voulant « draguer » ces populations, fait face à un problème majeur pour l’Europe de l’Ouest.
Personne ne comprend réellement Macron. Il entretient de très bonnes relations avec les Qataris. Pour moi, le Qatar est la « source, l’essence du mal ». Sans l’argent qatari, sans le financement qatari, et sans leur « feu vert », les massacres du 7 octobre n’auraient jamais eu lieu. Les Qataris jouent un double jeu, et leur immense richesse a une influence considérable, hélas, dans nos pays.
Au-delà de son manque de majorité à l’Assemblée et dans l’opinion publique, Macron mène une politique extrêmement hostile envers Israël. Je rappelle qu’il a boycotté à trois reprises les industries de défense israéliennes lors d’un salon où des pays comme la Chine, l’Arabie Saoudite ou le Qatar exposaient.
21News : Vous êtes proche de Benjamin Netanyahou et avez eu des entretiens avec lui. Comment perçoit-il la suite des événements, notamment l’idée d’investir Gaza City, alors que les médias font état d’une forte opposition en Israël jusques-et-y-compris l’armée ?
Meyer Habib : Ne croyez pas trop les médias. Netanyahou bénéficie d’une majorité totale de la part du peuple. La décision d’entrer dans Gaza City a été votée à l’unanimité au sein du cabinet de sécurité, au conseil des ministres, et même par l’état-major de Tsahal. Dans une démocratie, ce sont les élus, dépositaires du mandat populaire, qui décident et donnent des instructions à l’armée.
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