Deux slogans enflamment les réseaux sociaux à l’approche de la rentrée : « Nicolas qui paie », mot d’ordre venu de la droite dénonçant le matraquage fiscal, et « Bloquons tout », appel transversal plutôt de gauche à une paralysie du pays le 10 septembre contre le plan de rigueur de François Bayrou. Un double cri de révolte symptomatique d’une société française sous tension — mais un mouvement qui aurait peu de chance de prendre corps en Belgique.
Dans un long entretien accordé au Point, le politologue Jérôme Fourquet (Ifop) décrypte ces colères fragmentées., et se demande si l’agréation des luttes est possible ou bien si elles vont se tirer dans les pattes.
Selon Fourquet, ces mobilisations spontanées, sans relais syndical ni partisan, s’inscrivent dans la lignée des Gilets jaunes, mais peinent à s’unifier. L’une puise dans un « poujadisme 2.0 », l’autre dans une rhétorique protestataire de gauche. Toutes deux traduisent une même défiance : contre l’État, les élites, la fiscalité ou le « déni de démocratie » perçu après l’inéligibilité de Marine Le Pen et l’accord parlementaire empêchant la formation d’un gouvernement du Nouveau Front populaire.
La France des oubliés se rebiffe
« Le gouvernement a versé un bidon d’essence sur des braises encore rougeoyantes », résume Fourquet. Le chercheur voit dans « Nicolas qui paie » l’expression d’un fort ressentiment générationnel, celui des quadragénaires actifs qui se sentent exploités au profit des boomers. À l’opposé, « Bloquons tout » redonne la parole à une France invisible : précaires, retraités, soignants, mères isolées…
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