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Politique migratoire : l’externaliser dans des hubs hors Europe

par Nicolas de Pape

Réunis à Copenhague et titillés par Bruno Retailleau, ministre français de l’Intérieur (LR) et fer de lance d’une politique plus ferme en matière d’immigration ainsi que par le nouveau chancelier allemand Merz, les chefs d’Etat européens semblent vouloir mettre fin au chaos migratoire en Europe. Ils évoquent même la piste d’examen des dossiers d’asile et de migration dans le pays d’origine. Les modèles italo-albanais et britannico-rwandais font des émules. Une révolution se dessine : une protection de l’Europe et non plus en Europe. Enfin ? Trop tard ? Seule l’Espagne socialiste fait encore de la résistance et la France est totalement divisée…

Profitant d’un déplacement à droite de l’échiquier politique des gouvernements de l’UE et du Parlement européen – voire du commissaire européen aux Affaires intérieures et à la Migration Magnus Brunner -, plusieurs chefs d’Etat, réunis informellement à Copenhague, semblent avoir (enfin) pris la mesure de l’absence de politique migratoire cohérente dans l’Union. Et la permissivité défendue par les deux cours suprêmes européennes – en tête la CEDH – et leurs juges, presque tous progressistes et immigrationnistes, ont peut-être été la goutte qui a fait déborder le vase. Comme le constate Bruno Retailleau, tout le monde (ou presque : l’Espagne fait de la résistance mais son premier ministre socialiste Sanchez est sur le fil) est d’accord pour avancer dans une direction de fermeté : responsabiliser davantage le pays source, mettre en place un OQTE (Ordre de quitte le territoire européen) et briser le commerce des passeurs.

Alors que le Premier ministre belge Bart De Wever a été le fer de lance d’une critique commune du laxisme des Cours européennes sur le ton de « laissez-nous travailler et mêlez-vous de ce qui vous regarde », la France est divisée depuis que son président Emmanuel Macron, pratique sur le sujet (comme sur bien d’autres) un « en même temps » toxique.

Des statistiques qui parlent d’elles-mêmes

La majorité des Etats-membres et le Parlement européen, redevenu à droite depuis 2024, ne peuvent que le constater : le système de retour des migrants en situation irrégulière est en panne. Moins de 20 % de ceux qui reçoivent une obligation de quitter le territoire quittent réellement l’Union européenne. L’Allemagne compte à elle seule 300 000 déboutés du droit d’asile toujours présents sur son sol. Seuls 11,4 % des OQTF sont réellement appliqués en France (10,9% en Belgique – 2024). Ce chiffre illustre l’ampleur du problème, que les gouvernements, sous pression des opinions publiques, ne peuvent plus ignorer.

L’externalisation, nouveau credo européen

Bruno Retailleau, ministre français de l’Intérieur, parle d’« anti-retour » pour qualifier la directive européenne actuelle. La directive “retour” est jugée obsolète : trop laxiste, trop lente, trop faible face aux passeurs.

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