Dans une tribune publiée ce 24 juin dans Le Figaro, Bernard Accoyer, ancien président de l’Assemblée nationale, et Xavier Moreno, président du think-tank Cérémé, appellent à un moratoire immédiat sur le développement de nouvelles installations éoliennes et solaires.
Alors que l’Assemblée nationale s’apprête à voter une proposition de loi en ce sens, les auteurs dénoncent une politique énergétique irrationnelle, coûteuse et inefficace sur le plan climatique.
Selon eux, l’éolien et le solaire ont déjà doublé la facture d’électricité des Français en dix ans, sans bénéfice pour le climat, puisque ces sources remplacent en France un mix déjà largement décarboné grâce au nucléaire. Ils rappellent que les installations renouvelables atteindront bientôt 95 GW, soit une fois et demie la puissance du parc nucléaire, ce qui forcera à mettre à l’arrêt barrages et centrales, tout en continuant à payer 90 % du coût des réacteurs même à l’arrêt. Les auteurs dénoncent aussi un système où les producteurs éoliens et solaires sont payés même quand leur production n’est pas nécessaire – voire indemnisés pour être arrêtés – tandis qu’EDF doit amortir seule les pertes.
Ils pointent une absence de débat démocratique sérieux, une administration de l’énergie jugée partiale, et des choix politiques dictés selon eux par des intérêts industriels privés, aux frais des contribuables. Pour eux, seule une pause de 12 à 24 mois – sous contrôle du Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan et de l’Académie des sciences – permettrait une évaluation rigoureuse des scénarios énergétiques viables, incluant des sources non intermittentes et pilotables.
« Est-il scandaleux de demander une pause ? » concluent-ils. Au contraire, affirment-ils, c’est une exigence démocratique.
La rédaction
(Photo Belgaimage)