Alors que la Belgique suffoque sous les températures estivales, la SNCB annonce la suppression, lundi 30 juin et mardi 1er juillet, d’une vingtaine de trains P – ces trains supplémentaires qui desservent Bruxelles aux heures de pointe. Motif invoqué : les fortes chaleurs, qui rendent l’exploitation plus risquée et moins confortable pour les voyageurs. L’opérateur ferroviaire conseille même d’éviter les déplacements en heures de pointe, de boire de l’eau… ou de travailler à domicile.
Une situation qui prêterait presque à sourire si elle ne faisait pas écho à une autre actualité brûlante : le report, une fois encore, de la décision d’attribution du contrat pour 600 nouvelles rames électriques (AM30), pourtant urgemment nécessaires. Vendredi, le conseil d’administration de la SNCB a renvoyé sa décision à juillet, incapable de trancher entre l’espagnol CAF – désigné initialement mais suspendu depuis par le Conseil d’État – et le français Alstom, dont l’usine de Bruges (600 emplois en jeu) voit planer la menace d’un « coup de grâce ».
Les enjeux sont énormes : un contrat de 1,7 à 3,4 milliards d’euros sur 12 ans, qui décidera non seulement de l’avenir de l’industrie ferroviaire belge, mais aussi du confort des passagers… qui, en attendant, doivent composer avec des trains annulés pour cause de thermomètre trop haut. Pendant que le rail chauffe, le politique temporise. Le ministre de la Mobilité Jean-Luc Crucke (Les Engagés) appelle à « ne pas faire traîner les choses », rappelant que « les trains doivent rouler, et les décisions doivent suivre ».
Ironie de la situation : en plein été, on supprime des trains parce qu’il fait chaud, mais on ne commande pas ceux qui devraient justement être conçus pour mieux résister à ces conditions…
La Rédaction
(Photo : Belgaimage)