Accueil » Le Sénat va-t-il enfin disparaître… ou renaître tel le Phénix ?

Le Sénat va-t-il enfin disparaître… ou renaître tel le Phénix ?

par Rédaction

La majorité Arizona veut acter la suppression du Sénat avant l’été. Mais le spectre d’une résurrection plane encore.

La majorité Arizona espère avancer rapidement sur la suppression du Sénat. L’objectif ? Boucler le dossier avant la pause estivale, a annoncé mardi le Premier ministre Bart De Wever en commission de la Chambre. Mais rien n’est encore tranché sur la forme : « projet ou proposition de loi, on verra », a-t-il déclaré.

Lui-même ne cache pas une certaine inquiétude : « Tout doit être fait pour éviter que le Sénat ne survive malgré tout, tel un phénix qui renaît de ses cendres », a-t-il martelé en présentant sa note de politique générale consacrée à la Constitution et au Renouveau institutionnel. La majorité devra en effet convaincre au-delà de ses propres rangs : des voix de l’opposition seront nécessaires, « mais on ne peut pas encore les anticiper », admet le Premier ministre.

Quid de la représentation germanophone ?

Et justement, dans l’opposition, certains s’interrogent. Notamment sur la disparition de ce qui reste l’assemblée de représentation des entités fédérées. « Je ne suis pas vraiment inquiet », répond Bart De Wever. À ses yeux, les députés fédéraux suffisent à incarner les communautés qu’ils représentent. Il concède toutefois que ces préoccupations sont légitimes, y compris au sein de la communauté germanophone.

Luc Frank, élu des Engagés, a ainsi exprimé ses craintes. Son parti soutient la suppression du Sénat et la réforme électorale qui prévoit de neutraliser l’effet dévolutif de la case de tête. Mais en tant que germanophone, il s’inquiète de la disparition d’un double accès à la Chambre pour sa communauté : via le siège germanophone du Sénat, et via la case de tête dans la circonscription liégeoise, un mécanisme qui assure une représentation depuis 1925 – sauf entre 1999 et 2007.

Bart De Wever assure avoir pris langue avec le ministre-président de la communauté germanophone, Oliver Paasch. Des échanges de courriers ont eu lieu et une réunion est planifiée. « Je suis ouvert à des propositions », a-t-il dit.

Bruxelles hors jeu… pour l’instant

La suppression du Sénat s’inscrit dans un chantier plus vaste : celui de la coopération interfédérale. Une première concertation a eu lieu le 11 mars avec les ministres-présidents flamand et wallon. Une nouvelle rencontre est prévue ce mercredi. Mais cette dynamique à deux a fait réagir le député socialiste Khalil Aouasti : « Et Bruxelles dans tout ça ? » — « Bruxelles n’est pas exclue, mais pour l’instant, il n’y a pas de gouvernement », a rétorqué Bart De Wever.

Le Sénat n’est peut-être pas encore tout à fait enterré. Et le risque, aux yeux du Premier ministre, serait de voir s’écrire une nouvelle fois la légende du phénix.

La Rédaction

(Photo Belga : Nicolas Maeterlinck)

You may also like

21News est un média belge francophone qui promeut la liberté, l’entrepreneuriat et la pluralité d’opinions.

Sélections de la rédaction

Derniers articles

Êtes-vous sûr de vouloir débloquer cet article ?
Déblocages restants : 0
Êtes-vous sûr de vouloir annuler l'abonnement ?