L’Université libre de Bruxelles (ULB) a confirmé mercredi avoir porté plainte contre l’ancien sénateur MR Alain Destexhe pour incitation à la haine. La procédure fait suite à une publication sur les réseaux sociaux jugée “attentatoire à la vie privée des étudiant”s et “stigmatisante”. L’intéressé réfute les accusations et dénonce “une atteinte à la liberté du débat”. “C’est l’ULB qui met les Juifs en danger sur ses campus”, réfute-t-il.
L’ULB reproche à Alain Destexhe d’avoir diffusé une liste de prénoms et de filières d’étudiants de master en droit et criminologie, en lien avec le choix de baptiser la promotion 2025 du nom de l’eurodéputée Rima Hassan (LFI). L’ancien parlementaire avançait que ce vote s’expliquerait par « la composition démographique des étudiants », dont « une partie significative est d’origine arabo-musulmane, à l’image de la population bruxelloise ». Dans un courriel adressé aux étudiants, la rectrice Annemie Schaus a dénoncé une publication « inacceptable », « indigne » et « contraire aux valeurs de respect et de dignité », annonçant avoir saisi la justice.
La défense de Destexhe
Alain Destexhe rejette ces accusations et estime que son message ne visait pas à stigmatiser des individus. Selon lui, la liste publiée ne permettait pas d’identifier des personnes en particulier et se voulait l’illustration d’un phénomène collectif. « Des prénoms ne permettent évidemment pas d’identifier des personnes, il n’y a aucune stigmatisation de qui que ce soit dans mon tweet », affirme-t-il, qualifiant la plainte de l’ULB de « raisonnement illogique ».
Il explique avoir formulé une hypothèse sur le lien entre évolutions démographiques et choix symboliques des étudiants. « Une communauté arabo-musulmane tend, comme d’autres, à refléter son identité, ses valeurs et ses préoccupations », écrit-il. Il cite, à titre d’exemple, le port du voile, un engagement marqué en faveur de la cause palestinienne ou encore une préférence électorale pour des candidats issus de la même communauté. Selon lui, le choix de Rima Hassan pour parrainer la promotion n’est « qu’une manifestation supplémentaire » de cette tendance.
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