La chercheuse du CNRS tire la sonnette d’alarme. Selon elle, le CCIB (Collectif contre l’Islamophobie en Belgique) qui a mué en CIIB (Collectif pour l’Inclusion et contre l’Islamophobie en Belgique) et ses satellites instrumentalisent la notion d’« islamophobie » pour imposer un récit victimaire et neutraliser toute critique de l’islam politique. La chercheuse affirme que Bruxelles est devenue un hub stratégique des Frères musulmans, financés par des subsides publics et des fondations internationales, avec la complicité ou l’aveuglement d’une partie de la classe politique.
21News : Vous expliquez que la lutte contre « l’islamophobie » est instrumentalisée par le CCIB comme outil politique. Quelle est, selon vous, la différence fondamentale entre une lutte légitime contre la haine antimusulmane et l’usage militant de ce concept par la mouvance frériste ?
Florence Bergeaud-Blackler : Il convient de distinguer la peur ou la haine de l’islam comme idéologie religieuse, de la haine ou de la discrimination envers les personnes de confession musulmane. La première est légitime, l’autre pas.
Même s’il s’en défend, le CCIB ne fait pas réellement la différence. Il veut criminaliser les deux : l’atteinte aux musulmans et l’atteinte à l’islam. Certes il précise explicitement dans sa definition que les critiques, même virulentes, de l’islam en tant qu’idéologie ne constituent pas « automatiquement » de l’islamophobie. Mais d’un autre coté il affirme qu’est islamophobe « l’hostilité émotionnelle basée sur des préjugés envers l’islam et les personnes perçues comme musulmanes, sans nécessité de passage à l’acte ». En clair si vous détestez (hostilité émotionnelle) le burkini vous faites preuves d’islamophobie même si vous ne faites rien et que vous ne mettez personne en cause.
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