Le Hamas a déclaré vendredi qu’il lui fallait davantage de temps pour analyser en détail le plan de paix proposé par Donald Trump, destiné à mettre fin à près de deux ans de guerre dans la bande de Gaza.
Le président américain a donné au mouvement islamiste un ultimatum de « trois ou quatre jours » pour accepter sa feuille de route, déjà soutenue par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « Le Hamas poursuit ses consultations internes (…) et a informé les médiateurs qu’il avait encore besoin de temps », a indiqué à l’AFP un responsable du mouvement, sous couvert d’anonymat.
Le plan de Trump prévoit notamment un cessez-le-feu immédiat, la libération sous 72 heures des otages retenus à Gaza, le désarmement du Hamas, ainsi qu’un retrait progressif de l’armée israélienne. Une autorité de transition placée sous la supervision directe du président américain, allié d’Israël, doit ensuite administrer le territoire.
Cette proposition, soutenue par plusieurs capitales arabes et occidentales, soulève toutefois de nombreuses questions, notamment sur le calendrier du retrait israélien et sur les modalités du désarmement du Hamas. Mohammad Nazzal, membre du bureau politique du mouvement, a admis vendredi que « le plan comporte des points de préoccupation » et qu’une position officielle serait annoncée prochainement.
En coulisses, des divergences apparaissent. Une source palestinienne proche de la direction du Hamas a affirmé que le mouvement souhaitait « amender certaines clauses, comme celles sur le désarmement et l’expulsion de ses cadres ». Selon une autre source impliquée dans les discussions de Doha, deux courants s’affrontent au sein du mouvement : l’un favorable à une approbation sans condition, afin d’obtenir au plus vite un cessez-le-feu avec la garantie des médiateurs ; l’autre opposé au désarmement et aux expulsions, privilégiant une approbation conditionnelle.
La guerre en cours a été déclenchée par l’attaque du 7 octobre 2023, menée par le Hamas en Israël, qui a coûté la vie à 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours retenues à Gaza, dont 25 seraient mortes, d’après l’armée israélienne.
En représailles, Israël a lancé une offensive massive dans le territoire palestinien, qui a fait plus de 66.000 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas, des chiffres jugés crédibles par l’ONU. La majorité des victimes sont des civils, et près de deux millions d’habitants ont été déplacés à plusieurs reprises dans un contexte humanitaire désastreux.
Israël fournit des chiffres différents : 25.000 terroristes tués au moins parmi les victimes. Un taux de 1 militaire pour 2 civils. Un taux d’enfant tués inférieur à la proportion d’enfants à Gaza.
La rédaction
(Eyad BABA / AFP)