Alors que l’Organisation maritime internationale (OMI) prépare une session décisive consacrée au « Cadre Zéro Émission Nette » (NZF), les grandes puissances du transport maritime tirent la sonnette d’alarme. Pour les acteurs majeurs du secteur, dont les armateurs grecs et plusieurs poids lourds internationaux, vouloir imposer dès maintenant des règles strictes et coûteuses relève de la précipitation.
Les technologies alternatives, en particulier les carburants verts, restent embryonnaires, et les solutions proposées risquent surtout d’alourdir la facture pour l’industrie comme pour les consommateurs. Des figures telles que John Fredriksen (Frontline), George Economou (TMS Group) ou encore le géant saoudien Bahri mettent en garde contre une approche trop rigide qui fragiliserait le commerce mondial sans offrir de véritable alternative crédible.
Face à cette ligne pragmatique, les armateurs belges jouent un rôle singulier. Avec quelques partenaires (Japon, Pays-Bas, Singapour, Royaume-Uni, Norvège), ils appellent à « écrire l’histoire » en poussant l’OMI à adopter un cadre contraignant dès la semaine prochaine. Ils brandissent la menace d’un patchwork de réglementations régionales si l’organisation échoue à trouver un accord global.
Mais à trop vouloir se distinguer, l’Union royale des Armateurs belges prend le risque de se couper du courant dominant de la profession. Car la réalité reste simple : sans technologies prêtes, sans infrastructure et sans consensus international, ces ambitions climatiques pourraient bien rester des déclarations d’intention, pendant que les véritables décideurs du transport maritime choisissent une voie plus réaliste.
La rédaction
(Photo Belgaimage)