Laurent Alexandre démonte l’illusion d’une université encore capable de préparer les jeunes au choc technologique. Pour le co-auteur, avec Olivier Babeau, de « Ne faites plus d’études/Apprendre autrement à l’ère de l’IA » (Buchet-Chastel), la rente du diplôme s’est évaporée, la durée de vie des savoirs s’est effondrée et l’Europe s’avance vers une marginalisation irréversible. Il appelle à une révolution cognitive fondée sur l’autodidaxie, les cursus ultra-courts et la « maîtrise chorégraphique » des IA. Une conversation brutale sur un système éducatif hors-sol et un continent européen en voie de colonisation numérique.
21News : Un des premiers mots de votre livre est « la panique ». Pourquoi êtes-vous, vous et votre co-auteur, dans un tel état de panique ?
Laurent Alexandre : Nous sommes en panique parce que l’université envoie nos enfants au casse-pipe et ne les prépare pas du tout au choc de l’intelligence artificielle (IA). On constate aujourd’hui que les cursus universitaires et les métiers auxquels prépare l’université sont totalement décalés par rapport à l’évolution technologique.
21News : Vous dites aussi que l’université était déjà très en retard avant même l’arrivée de l’IA. Comment cela se manifestait-il ?
L.A. : L’université a cru qu’elle pouvait absorber tous les jeunes, y compris ceux qui étaient moins malins, moins innovants et surtout moins courageux. Des jeunes qui n’avaient pas vocation à y entrer ont été acceptés, soit parce qu’ils n’étaient pas assez intelligents, soit parce qu’ils n’étaient pas assez courageux. Le monde d’aujourd’hui n’est pas fait pour les feignants ; pour être compétitif face à l’IA, il faut beaucoup travailler.
« Si j’avais 18 ans, je monterais immédiatement une start-up pour profiter de l’explosion technologique actuelle. »
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