Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé le plan de paix de Donald Trump pour Gaza, ouvrant une nouvelle phase dans la gestion de l’enclave palestinienne après deux années de guerre et un cessez-le-feu fragile depuis le 10 octobre. Treize membres ont voté en faveur de la résolution, tandis que la Russie et la Chine se sont abstenues. Au cœur du texte : la création d’une force internationale de stabilisation et d’un « Comité de la paix » chargé d’administrer Gaza jusqu’à la réforme de l’Autorité palestinienne.
Pour Washington, il s’agit d’un jalon majeur. Donald Trump a salué ce vote comme « l’une des approbations les plus importantes de l’histoire des Nations unies », voyant dans ce dispositif la validation de son plan en vingt points et de son « Board of Peace », qu’il présidera lui-même.
Une architecture de transition sous contrôle international
La résolution met en place une « force de stabilisation internationale » (ISF) chargée de sécuriser les frontières avec Israël et l’Égypte, de protéger les civils, de participer à la démilitarisation de Gaza et de contribuer à la formation d’une police palestinienne. Le Financial Times souligne que le texte « crée un “cadre juridique onusien pour une transition complexe et en plusieurs phases” de Gaza hors du contrôle du Hamas ». La composition exacte de cette force n’est pas encore définie, mais son mandat est limité dans le temps : il s’achèvera fin 2027.
Parallèlement, un Comité de la paix est institué comme organe de gouvernance de transition. Ce comité, composé de personnalités palestiniennes jugées non politiques et chapeauté par Donald Trump, doit administrer l’enclave le temps de reconstruire les infrastructures détruites, de réformer l’Autorité palestinienne et de préparer un transfert de responsabilités vers un gouvernement palestinien reconnu internationalement. La résolution prévoit que le retrait progressif de l’armée israélienne soit lié à des critères, jalons et calendriers associés à la démilitarisation, à discuter entre l’ISF, Israël, les États-Unis et les pays garants du cessez-le-feu.
Une perspective d’État palestinien… que Jérusalem rejette
Nouvelle inflexion notable par rapport aux premières versions du texte : l’introduction explicite de la perspective d’un État palestinien. La résolution affirme qu’après la réforme de l’Autorité palestinienne et l’avancée de la reconstruction, « les conditions pourraient finalement être en place pour un chemin crédible vers une autodétermination palestinienne et un statut d’État ». Selon Le Figaro, des capitales européennes ont insisté pour que le texte mentionne cette dimension, jugée indispensable afin de ne pas réduire le plan à un simple dispositif sécuritaire.
Côté israélien, la réaction est sans surprise. Benyamin Netanyahou répète que « son opposition à un État palestinien sur quelque territoire que ce soit n’a pas changé ». Au sein de sa coalition, certains ministres d’extrême droite vont plus loin encore, appelant à une confrontation directe avec la direction palestinienne si l’ONU devait reconnaître un tel État. Cette ligne dure rend d’emblée incertain tout scénario où la trajectoire institutionnelle décrite dans la résolution déboucherait réellement sur une solution à deux États.
La Russie, pour sa part, a déposé un texte concurrent avant de s’abstenir lors du vote. Moscou reproche à la résolution américaine de ne pas aller assez loin sur la garantie d’un État palestinien et de conférer, selon l’expression de son ambassadeur, un pouvoir quasi total au Comité de la paix sur la bande de Gaza.
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