Le phénomène prend de l’ampleur : 7% des jeunes âgés de 16 à 30 ans ont déjà été approchés pour servir de « mule financière » (prêter carte et compte en banque à des (crypto-)criminels). Et dans plus de six cas sur dix, la proposition a été acceptée. C’est ce que révèle la nouvelle étude annuelle de Febelfin, qui s’inquiète d’une banalisation croissante du rôle joué par les jeunes dans le blanchiment d’argent.
Selon la fédération bancaire, les messages de prévention ne suffisent pas encore à enrayer la tendance. « Beaucoup ignorent totalement les risques juridiques qu’ils encourent en prêtant leur carte ou leur code PIN à des fraudeurs », avertit-elle. L’étude montre que 14% des jeunes se disent prêts à collaborer avec des criminels, parfois pour de petites sommes faciles, souvent par naïveté.
Un principe simple
Le principe est simple : une mule financière laisse transiter sur son compte des fonds issus d’arnaques, notamment de campagnes de phishing. Le criminel encaisse les bénéfices, la mule, elle, assume les poursuites. Pourtant, 13% des jeunes pensent toujours que cette pratique n’est pas sanctionnée par la loi, un malentendu que Febelfin juge extrêmement préoccupant.
Face à ce constat, la fédération intensifie ses actions : ateliers dans les écoles, matériel pédagogique pour les enseignants, brochures dédiées aux élèves et aux parents. L’objectif est clair : rendre visible un mécanisme criminel qui se nourrit encore trop souvent de l’ignorance, et rappeler que derrière l’appât du gain facile se cache une infraction pénale bien réelle.
A.G.
(Photo Belgaimage)