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« Accepter de perdre nos enfants » : le discours de guerre du général Mandon

par Harrison du Bus
Ludovic MARIN / AFP

Le général Fabien Mandon

En appelant ses concitoyens à « accepter de perdre nos enfants » face à la Russie, le chef d’état-major des Armées français (régulièrement abrégé CEMA), le général Fabien Mandon, a déclenché une tempête politique. Au-delà de la polémique, ses mots cristallisent un climat où, depuis bientôt quatre ans, la guerre en Ukraine nourrit le feuilleton d’un affrontement général que certains militaires et responsables politiques entretiennent.

Lors du Congrès des maires de France, mardi à Paris, le premier homme de l’armée française n’a pas fait dans la litote. Devant des centaines d’élus locaux, le général Fabien Mandon a dressé le tableau d’un continent menacé par une Russie qui, selon lui, pourrait être tentée d’élargir le champ de bataille à l’horizon de 2030. « On a tout le savoir, toute la force économique et démographique pour dissuader le régime de Moscou », a-t-il avancé, cité notamment par La Libre. « Ce qu’il nous manque, c’est la force d’âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l’on est. Si notre pays flanche parce qu’il n’est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, de souffrir économiquement parce que les priorités iront à la production de défense, alors on est en risque. Il faut en parler dans vos communes. »

Le propos n’est évidemment pas sorti de nulle part : le CEMA répète depuis plusieurs mois que la France doit être « prête à un choc dans trois ou quatre ans », le temps de remettre l’appareil militaire au niveau d’un conflit de haute intensité, expliquait encore France Bleu. Mais cette fois, dans sa rhétorique, la formule – « accepter de perdre nos enfants » – franchit univoquement le seuil le plus symbolique. Elle atteste la perspective du sacrifice humain massif, non plus devant les parlementaires, mais au cœur de la représentation du « pays réel », devant les maires.

Mandon en première ligne, les maires en relais de « résilience »

Le texte intégral du discours éclaire la logique de l’intervention. Le général Mandon y décrit un environnement stratégique bouleversé, un désengagement relatif des États-Unis du théâtre européen, une montée en puissance chinoise, une Russie en pleine mutation vers une économie de guerre. En face, la France devrait accélérer son réarmement, doubler ses réservistes et accepter une empreinte plus visible de l’armée dans la vie des territoires.

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