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Attaques contre Sudinfo-RTL ou le MR : cette violence est inacceptable (Édito)

par Nicolas de Pape
Karim Tebache / Hans Lucas via AFP

Quand la violence remplace les idées, c’est l’extrême gauche qui empoisonne le débat démocratique. Il y a des signaux qui ne trompent pas. Lorsque des militants estiment légitime d’asperger des sièges de partis, d’intimider des journalistes ou de s’en prendre à des rédactions comme Sudinfo ou RTL, ce n’est plus du militantisme : c’est une dérive. Et cette dérive, aujourd’hui, vient clairement d’une frange de l’extrême gauche, mais aussi, malheureusement, d’une partie de la gauche traditionnelle, qui a décidé de substituer l’agressivité à l’argumentation.

En démocratie, on débat, on convainc, on propose. On ne vandalise pas des locaux du MR, on ne menace pas des rédactions sous prétexte qu’elles ne relaient pas « le bon narratif ». On ne s’érige pas en tribunal populaire permanent. La Belgique n’a jamais été aussi polarisée qu’aujourd’hui, et cette polarisation ne tombe pas du ciel : elle est savamment entretenue par ceux qui pensent que le chaos sert leur cause, à savoir cette gauche radicale et haineuse.

Cette violence est également orchestrée sur les réseaux sociaux, soit par des comptes anonymes, soit par des individus sans doute aigris ou désabusés dont l’obsession tourne toujours autour des mêmes cibles. À longueur de journée, ils incitent à la haine, profèrent des mensonges, salissent, dénigrent, déforment. Cela n’a qu’un effet : abîmer un peu plus le débat public. Mais où s’arrêteront-ils ?

Une partie de la gauche belge adopte de plus en plus les réflexes de LFI : elle se radicalise, se déconnecte du réel et des préoccupations des gens. Elle a perdu les élections et persiste dans les mêmes erreurs, refusant de reconnaître qu’en entretenant ce climat d’excommunication permanente, ou cette manie de crier à l’extrême droite sur tous les sujets, elle court à sa perte.

Ce climat délétère, cette atmosphère de suspicion et de peur, pourrissent peu à peu l’espace public. À force de hurler à la « résistance » dès que la réalité leur déplaît, certains militants d’extrême gauche se comportent comme de véritables pyromanes politiques. Ils dénoncent l’hystérisation du débat tout en jetant de l’huile sur le feu. Ils parlent de démocratie tout en refusant la légitimité des institutions lorsqu’elles ne leur donnent pas raison.

La violence politique n’a pas sa place en Belgique, quelle qu’en soit la cible. Et lorsqu’elle émane de ceux qui prétendent incarner la morale et la justice sociale, elle n’en est que plus insupportable. Le débat démocratique mérite mieux que des intimidations : il mérite des idées, du débat, du courage et du respect.

Nicolas de Pape

(Karim Tebache / Hans Lucas via AFP)

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