Depuis juin 2024, Bruxelles vit une crise sans fin. Quinze mois sans gouvernement, des veto croisés qui s’annulent, des partis campés sur leurs exclusives. Après l’échec de toutes les formules de coalition, David Leisterh (MR, photo) avance une solution radicale : retourner aux urnes. Mais juridiquement, il faut l’aval du Parlement fédéral, à la majorité des deux tiers. Une piste inédite, explosive, qui met les acteurs face à leurs responsabilités mais qui a peu de chance d’aboutir.
I. Historique : quinze mois de paralysie
Depuis le 9 juin 2024, la Région de Bruxelles-Capitale vit une crise institutionnelle sans précédent. Plus de quinze mois se sont écoulés sans qu’un gouvernement n’ait pu voir le jour. L’exécutif sortant expédie les affaires courantes, incapable d’impulser la moindre politique nouvelle. Dans l’histoire de la Région, jamais un blocage n’aura été aussi long.
Les tentatives de médiation se sont succédé sans succès. David Leisterh (MR) a d’abord été désigné formateur, avant d’être remplacé par Yvan Verougstraete (Les Engagés) au rôle de « facilitateur ». Chaque fois, les discussions se sont fracassées sur les mêmes écueils. Le climat s’est tendu au fil des mois. Les milieux économiques ont fini par tirer la sonnette d’alarme. En juillet, les organisations patronales bruxelloises parlaient d’« état d’urgence », dénonçant une Région en roue libre, incapable de voter un budget digne de ce nom.
Les Bruxellois, eux, observent médusés ce spectacle de paralysie. D’après un sondage RTL Info – Le Soir, 80 % des citoyens jugeaient déjà la situation « grave » ou « très grave » un an après le scrutin. Les rancunes partisanes semblent compter plus que l’intérêt général.
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