Dans un contexte budgétaire difficile, l’État cherche désespérément à faire des économies sur les dépenses. Dans nos colonnes, Geert Noels lançait un appel « à abandonner les demi-mesures » et à adopter un bon coup de collier économique. Selon lui, l’économie belge est à ce point dégradée qu’il devient indispensable de prendre des mesures structurelles, même si elles sont impopulaires : « Il ne faut plus hésiter à prendre les mesures, aussi dures puissent-elles paraître, qui redresseront l’économie, comme nos voisins y sont parvenus », citait-il en référence à la Grèce, l’Espagne, l’Italie ou le Portugal.
Geert Noels rappelait aussi que « la véritable urgence réside dans la réduction des dépenses publiques excessives. » L’économiste pointe par exemple le coût des maladies de longue durée, « qui pèsent quatre fois plus que le chômage sur le budget de l’État belge – 11 milliards d’euros contre 3 pour nos voisins européens – » et considère qu’il s’agit « d’une double perte, budgétaire et économique, en raison également de la non-participation de ces personnes au marché du travail ».
Il y a 500 000 malades de longue durée en Belgique, et cela pèse sur le budget de l’État. Ces chiffres constituent un record européen en proportion du nombre d’habitants.
« Les mutuelles sont laxistes »
Le vice-Premier ministre MR, David Clarinval, réagissait dans La Libre d’hier à une série de dérives constatées lors des contrôles de l’Inami. Ainsi, il rappelait : « Dans l’enquête en question, l’Inami a contrôlé le travail des mutuelles et des médecins-conseils (ces derniers contrôlent notamment les demandes d’incapacité de travail, Ndlr), et les résultats sont stupéfiants. Sur 768 dossiers contrôlés concernant des personnes bénéficiant d’une reconnaissance d’invalidité jusqu’à l’âge de la pension et dont la pathologie n’est pas considérée comme irréversible, seuls 16,7 % ont été confirmés. Même pas un dossier sur cinq ! Par contre, 83 % des gens ne sont pas dans les conditions pour garder cette indemnité jusqu’à leur retraite. »
Le vice-Premier ministre déclarait aussi : « On paie beaucoup d’indemnités d’invalidité pour des personnes qui ne sont pas malades. C’est grave. Le MR constate que les mutuelles ne font pas leur job : elles ne contrôlent pas assez ou pas convenablement. Les mutuelles sont laxistes et elles sont même complices de ce système. »
Pour le vice-Premier ministre, le fait de mieux contrôler le secteur pourrait ramener de l’argent dépensé de manière injustifiée. Il rappelle également qu’il faut être solidaire des vrais malades : « Ces économies seront réalisées sans porter atteinte aux droits des vrais malades. On les protège, au contraire. Il y a une forme d’injustice à abuser de la sécurité sociale, à abuser du système. »
J.PE.
(Photo : Belgaimage)
