Le MR veut élargir la possibilité pour un juge de retirer la nationalité belge aux auteurs naturalisés de crimes graves, comme les homicides, les délits sexuels ou la criminalité organisée. L’objectif affiché : « protéger la Belgique » et « tenir les promesses sécuritaires ».
Aujourd’hui, la déchéance de nationalité en Belgique reste exceptionnelle et concerne principalement les condamnations pour terrorisme ou fraude lors de l’acquisition de la nationalité. La proposition du Mouvement Réformateur va plus loin : dans tout dossier de crime grave, le juge devra se prononcer sur le retrait de la nationalité, à condition que la personne ait une double nationalité afin d’éviter l’apatridie.
« Quand on s’attaque à la vie, à l’intégrité sexuelle ou à notre sécurité, on ne mérite pas la nationalité belge », plaide le MR. Cette mesure, dans la lignée de ce qui existe déjà au Danemark ou aux Pays-Bas, risque toutefois d’alimenter un débat sur une citoyenneté à deux vitesses. Les partis de gauche et les ONG de défense des droits humains dénoncent déjà un durcissement « symbolique » qui stigmatise les Belges d’adoption plus que les autres. Reste à savoir si cette réforme aura un impact réel sur la criminalité ou si elle restera surtout un signal politique fort.
La rédaction
(Hans Lucas via AFP)
