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Impôts locaux : neuf communes bruxelloises relèvent le précompte immobilier en 2026

par Demetrio Scagliola
Photo Belgaimage

Les lendemains de scrutin sont douloureux dans plusieurs communes bruxelloises. Après une année électorale marquée par une stabilité fiscale relative, les nouveaux collèges communaux ont décidé de relever la pression fiscale pour l’exercice budgétaire 2026.

Selon un relevé de La DH, neuf communes sur 19 ont annoncé une hausse des centimes additionnels au précompte immobilier (PRI) : Auderghem, Bruxelles-Ville, Etterbeek, Evere, Ganshoren, Koekelberg, Saint-Josse-ten-Noode, Uccle et Watermael-Boitsfort.

Le dernier levier fiscal des communes

Le précompte immobilier constitue la principale source de recettes fiscales des communes, représentant environ 60 % de leurs revenus.
« La hausse de la fiscalité locale est une évidence aujourd’hui. Le PRI est souvent le dernier recours pour maintenir les services au citoyen et éviter de fermer une piscine ou une école », explique William Verstappen, expert fiscalité chez Brulocalis.

Certaines communes ont également ajusté leur additionnel à l’IPP : il augmente à Koekelberg, Schaerbeek et Evere, tandis qu’il diminue à Bruxelles-Ville, Etterbeek, Uccle et Watermael-Boitsfort. Mais globalement, les baisses d’IPP ne compensent pas la hausse du précompte immobilier.

Une hausse assumée, mais subie

Les communes invoquent des contraintes budgétaires structurelles : inflation, indexation des salaires et pensions, épuisement des réserves après les crises successives.

« Avant le Covid, les communes bruxelloises étaient en bonne santé financière. Aujourd’hui, elles sont confrontées à des reports de charges venant d’autres niveaux de pouvoir », souligne William Verstappen, citant notamment le sous-financement chronique des zones de police et la réforme du chômage.

CPAS sous pression dès 2026

À partir du 1er janvier 2026, un afflux massif de personnes exclues du chômage est attendu dans les CPAS.
À Koekelberg, 793 personnes recevront une notification de fin d’allocations. « Nous avons dû anticiper en augmentant le budget de notre CPAS de 1,4 million d’euros », explique Olivia P’tito (PS), bourgmestre de la commune.

L’ombre du blocage politique régional

À ces difficultés s’ajoute une spécificité bruxelloise : l’absence de gouvernement régional de plein exercice. Les communes redoutent une baisse des dotations régionales, alors que la Région doit réduire ses déficits.

« La situation financière catastrophique de la Région aura nécessairement un impact sur les communes », avertit Boris Dilliès (MR), bourgmestre d’Uccle.

Même inquiétude du côté des subsides régionaux dits facultatifs.

Demetrio Scagliola

(Photo Belgaimage)

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