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Manuel Valls vitupère le second quinquennat d’Emmanuel Macron : “un naufrage”, “une crise de régime”, “une erreur de dissolution”

par Rédaction
FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

Invité de Radio J dimanche dernier, Manuel Valls a livré un réquisitoire d’une rare virulence contre Emmanuel Macron et son second mandat. Évincé du ministère des Outre-mer en octobre après moins d’un an au gouvernement, l’ancien Premier ministre dit sa « colère », sa « frustration » et accuse la magistrature suprême d’avoir conduit la France dans « une crise de régime ».

À l’antenne, Manuel Valls n’a rien ménagé : « Ce deuxième quinquennat est un naufrage ». Une formule reprise par l’ensemble des médias, tant elle marque un tournant dans la parole d’un ancien membre du gouvernement Macron. Celui qui fut Premier ministre de François Hollande juge que la réélection du président en 2022 était « incroyable », mais qu’elle « n’a pas permis de donner sens au second mandat ».

Au cœur de ses critiques : la dissolution de juin 2024, qualifiée d’« erreur » aux conséquences institutionnelles profondes. « C’est une décision que lui, paye, mais que nous payons tous », insiste Valls, estimant qu’elle a plongé le pays dans un climat d’instabilité politique inédit et nourri une « crise démocratique ».
Il ajoute que cette décision est au centre de son diagnostic d’un quinquennat « difficile », où l’exécutif a, selon lui, perdu prise sur le pays comme sur le sens de son projet.

Une éviction qui nourrit sa colère

Écarté au profit de Naïma Moutchou, députée Horizons, Manuel Valls admet que sa non-reconduction n’est « pas un drame », mais ne cache pas sa « colère ». Il avance plusieurs pistes pour expliquer son départ : sa gestion du dossier calédonien, où il estime avoir « réussi là où d’autres avaient échoué », faisant référence à Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu ; mais aussi sa prise de position au Conseil des ministres en juillet sur la reconnaissance de l’État palestinien, dont il avait contesté les modalités.

L’accord de Bougival, qu’il avait conclu en juillet 2025 avec toutes les forces politiques calédoniennes – et qualifié d’« historique » par Emmanuel Macron – est également cité comme exemple de son bilan, même s’il a depuis été fragilisé par le retrait du FLNKS.

Pour Manuel Valls, ce remerciement inattendu symbolise une méthode et un climat plus larges : un exécutif crispé, en perte d’autorité, qui aurait refusé la contradiction et échoué à donner un cap. « Je suis indigné », résume-t-il, affirmant que « le travail était fait et reconnu ».

La Rédaction

FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

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