Dans un entretien accordé lundi au Standaard, M. Prévot, ministre des affaires étrangères, prévient qu’une « crise majeure » pourrait éclater si le gouvernement fédéral ne se dote pas d’une ligne plus ferme envers Israël et n’avance pas sur la reconnaissance de l’État palestinien.
« S’il n’y a pas de ton plus ferme concernant les violations des droits humains commises par le gouvernement israélien, ou si aucune mesure n’est prise en faveur de la reconnaissance de la Palestine, une crise se profile », avertit le ministre.
La coalition « Arizona » est profondément divisée sur le sujet : Les Engagés, le CD&V et Vooruit plaident pour une position plus offensive, tandis que la N-VA et surtout le MR s’y opposent fermement. « Pour moi et mon parti, Gaza est une question cruciale », insiste pourtant M. Prévot. Et de prévenir : « L’attitude d’une seule personne ne peut pas compromettre la réputation du pays », visant directement Georges-Louis Bouchez, président du MR.
Un dossier débattu cette semaine
Le dossier sera sur la table du kern – le conseil des ministres restreint – réuni mercredi autour du Premier ministre Bart De Wever. Maxime Prévot y présentera une note avec plusieurs mesures concrètes : la reconnaissance officielle de l’État palestinien, une interdiction de séjour en Belgique pour les ministres israéliens Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich, l’interdiction des produits issus des territoires occupés, ainsi que le refus du survol et du transit d’armes à destination d’Israël. Pour le chef de la diplomatie, la crédibilité de la Belgique est en cause : « Je ne peux pas imaginer que notre pays rejoigne le petit club de ceux qui refusent de reconnaître la Palestine. Si nous ratons ce coche, l’image internationale de la Belgique en pâtira. »
Avec cette sortie, Maxime Prévot met le gouvernement fédéral face à ses divisions les plus explosives depuis le début de la législature. Reste à voir si son avertissement débouchera sur un compromis… ou sur le premier test majeur de cohésion pour la coalition Arizona.
La rédaction, avec Maxence Dozin
(BELGA PHOTO ERIC LALMAND)
