Alors que la Banque nationale de Belgique chiffre à 25 milliards d’euros le montant des aides publiques aux entreprises, le président de l’Union des classes moyennes (UCM) Pierre-Frédéric Nyst met en garde contre une lecture simpliste du rapport. Il appelle à distinguer les dispositifs réellement utiles aux PME des avantages mal calibrés profitant aux grandes structures.
21News : La Banque nationale évoque 25 milliards d’euros d’aides aux entreprises. Comment recevez-vous ce rapport ?
Pierre-Frédéric Nyst : C’est un message qui doit être correctement compris. Oui, nous savons qu’il faut faire des économies et qu’il existe sans doute des rationalisations possibles. Mais encore faut-il savoir de quoi l’on parle. Le rapport agrège sous un même intitulé des réalités très différentes : subventions, dispenses fiscales, réductions de cotisations… et même des montants versés à des entreprises publiques. La première chose serait donc de sortir de ces 25 milliards ce qui relève du secteur public.
Ensuite, il faut éviter d’envoyer de mauvais signaux. Certaines aides sont fondamentales. Les dispenses de précompte professionnel, par exemple dans la recherche, sont de vrais leviers. Et la mesure dite du “zéro cotisation” – qui permet à un indépendant de ne pas payer de cotisations sociales lors de son premier engagement – est capitale. Supprimer ou réduire ces dispositifs reviendrait à freiner ceux qui veulent créer de l’emploi.
Vous craignez que des coupes générales touchent davantage les petites structures ?
P.-F. N. : Exactement. Il faut distinguer les bénéficiaires. Il est incontestable que certaines grandes entreprises profitent de mécanismes qui ne leur étaient pas destinés. On a vu des dirigeants de multinationales créer leur propre société de management et s’y engager comme salarié pour bénéficier d’exonérations prévues pour les premiers emplois. Cela détourne le sens initial des aides.
Nous représentons, à l’UCM, les indépendants et les PME, soit près de 99 % de l’activité économique du pays. Ces entreprises n’ont pas les services juridiques ou fiscaux des grands groupes. Si l’on veut revoir le système, faisons-le avec nuance et avec méthode : aider ceux qui en ont vraiment besoin, pas ceux qui disposent déjà de ressources suffisantes.
Les aides ne seraient donc qu’un palliatif à une fiscalité trop lourde ?
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