Michel Claise est un peu le « père spirituel » du parquet financier, dont la création vient d’être annoncée par le gouvernement dans le cadre de l’accord budgétaire. Pour l’ancien magistrat bruxellois devenu aujourd’hui une figure incontournable du parti DéFI, cet outil peut permettre à la Belgique de combattre efficacement la corruption et le blanchiment et rapporter gros aux caisses de l’État. Interview.
21News : Michel Claise, voici quelques semaines, vous mettiez en demeure les partis de l’Arizona de créer ce parquet financier. Cela a été une surprise pour vous de voir votre idée si vite concrétisée ?
Michel Claise : Une totale surprise, oui. Il y a un mois, la proposition de loi présentée par notre député DéFI, François De Smet – et parfois il suffit d’un député – avait échoué. Et un mois plus tard, pour une raison géniale, tout d’un coup le projet, en tout cas celui que je porte depuis des années, passe. En tout cas dans son principe. Maintenant, il faut en voir la concrétisation, bien sûr, mais le simple fait qu’il soit adopté dans son principe est déjà un très bon signe.
21News : Avez-vous eu l’occasion de comprendre quels sont les moyens qui lui sont affectés ? Cela vous semble-t-il suffisant ?
M. C. : Ce n’est pas une question d’être suffisant. Commençons par créer la structure, et on verra. Créer ce type d’institution, ce n’est pas seulement injecter de nouveaux moyens, c’est réorganiser les moyens existants. Ce ne sont pas forcément des investissements complémentaires qu’il faut faire, mais il faut engager des gens, re-budgétiser l’ensemble. C’est fondamental : le parquet, la police, la justice de fond, la correctionnelle qui devra juger ces affaires… Tout doit être refinancé et réorganisé. Sinon, cela ne sert à rien : la chaîne doit être totalement repensée.
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