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Rwanda : le sport comme instrument de séduction

par Philippe Lamair

À Kigali, cela fait longtemps que les couleurs belges n’ont plus été à l’honneur. Avec les mondiaux de cyclisme, la Belgique fait son retour au Rwanda. Dimanche dernier, le long du parcours du contre-la-montre individuel, les couleurs noir, jaune, rouge étaient omniprésentes pour encourager puis fêter la victoire de Remco Evenepoel et son nouveau maillot de champion du monde.

La Belgique à la fête aux pays des Mille Collines, une parenthèse sportive. Mais les succès de nos coureurs ne doivent pas cacher la réalité politique.

Après une énième dispute entre Bruxelles et Kigali, le 17 mars dernier, le Rwanda a rompu les relations diplomatiques avec son ancien tuteur. L’ambassade a dû fermer ses portes, tout comme l’école belge. Si les rapports entre le régime de Kagame, depuis son accession au pouvoir en 1994, et les différents gouvernements belges ont souvent été difficiles voire houleux, c’est la première fois que Kigali rompt tout lien diplomatique avec notre pays. Depuis six mois, la situation perdure et rien n’indique un quelconque réchauffement des relations entre les deux pays.

Les causes de cette rupture sont nombreuses, mais les principales raisons sont la reconnaissance affirmée par Bruxelles de l’intangibilité des frontières de la République démocratique du Congo, ainsi que la condamnation de l’ingérence et l’intervention militaire du régime de Paul Kagame dans les Kivu aux côtés du M23.

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