L’hebdomadaire Knack, le journal Le Soir et le consortium de journalistes d’investigation Follow The Money révèlent que des personnes liées à la firme chinoise de télécoms Huawei sont soupçonnés d’avoir corrompu des députés du Parlement européen.
On apprend qu’en cette matinée du jeudi 13 mars, une centaine d’enquêteurs de la police judiciaire fédérale encadrés par l’Office central pour la répression de la corruption (OCRC) ont procédé à des perquisitions sur un vingtaine de lieux en Belgique, mais aussi au Portugal, pour ce qui pourrait être une nouvelle affaire de corruption au sein des institutions européennes, deux ans après l’affaire dite du « Qatargate ».
Des lobbyistes de l’entreprise Huawei sont soupçonnés d’avoir corrompu une quinzaine d’eurodéputés afin de favoriser les intérêts du géant chinois des télécommunications. Les domiciles et les bureaux d’actuels ou d’anciens lobbyistes de l’entreprise ont été perquisitionnés.
Il semble, d’après le journal Le Soir, qu’un dénommé Valerio Ottati, 41 ans, directeur des affaires publiques d’Huawei auprès de l’UE, serait la cible principale de cette perquisition. M. Ottati a été employé comme assistant parlementaire pendant une dizaine d’années au sein des cabinets d’eurodéputés italiens avant d’être embauché par la firme chinoise en 2019 « pour ses relations (davantage que pour ses compétences techniques) » laisse savoir le journal, citant une source anonyme.
Il semble que, contrairement à l’affaire dite du « Qatargate » lors de laquelle des sommes fort importantes en liquide avaient circulé, qu’il s’agisse cette fois davantage de « cadeaux démesurés » et de « frais de bouche (indus) », mais aussi de virements bancaire de sommes modestes.
Maxence Dozin
(Photo Belgaimage)