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Survols de drones : le gouvernement resserre le contrôle de l’espace aérien

par Rédaction
PHOTO ERIC LALMAND

Les intrusions répétées de drones au-dessus d’aéroports et de sites militaires belges ont conduit à une réunion d’urgence du Conseil national de sécurité. Le gouvernement veut désormais centraliser la surveillance, identifier systématiquement les appareils et se doter de moyens d’intervention rapides.

Cette semaine, plusieurs drones non identifiés ont été observés au-dessus de bases militaires et des aéroports de Bruxelles et Liège, provoquant l’annulation de dizaines de vols. Comme l’a rapporté la RTBF, le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin a dénoncé la situation en déclarant que « nous ne pouvons pas accepter que nos aéroports soient perturbés par des vols de drones non autorisés. Cela nécessite une réponse coordonnée et nationale. » Selon les renseignements, il ne s’agirait pas de simples amateurs. L’hypothèse d’une action menée par un acteur étatique est évoquée par plusieurs responsables politiques et sécuritaires. Sans accusation formelle, le contexte géopolitique oriente néanmoins les regards.

Un centre national de surveillance aérienne pleinement opérationnel

Pour répondre à la menace, le gouvernement veut accélérer la mise en service complète du National Air Security Center (NASC), déjà installé sur la base aérienne de Beauvechain. Ce centre a vocation à fusionner les données de la Défense, de la police fédérale, des services de renseignements, de la Direction de l’aviation civile et des douanes, afin de produire une vision unifiée de l’espace aérien belge.

D’après La Libre, le ministre de la Défense Theo Francken a insisté lors du CNS sur la nécessité d’agir rapidement, rappelant que « la menace est sérieuse, il faut en être conscient. »
L’objectif annoncé : rendre le NASC pleinement opérationnel d’ici le 1er janvier.

Enregistrer les drones, pas seulement leurs pilotes

Aujourd’hui, seuls les pilotes sont enregistrés. Cette lacune juridique limite les possibilités d’identification d’un appareil suspect. Le gouvernement entend donc instaurer l’enregistrement obligatoire des drones eux-mêmes, en particulier aux abords des zones sensibles. Comme l’a indiqué le ministre de la Mobilité Jean-Luc Crucke, un arrêté royal viendra interdire le survol de ces zones par tout drone non enregistré — rendant l’intrusion immédiatement qualifiable et réversible sur le plan juridique.

Capacité d’intervention accrue

Le Conseil des ministres doit par ailleurs examiner un plan d’acquisition de systèmes antidrones, évalué à environ 50 millions d’euros, destiné à permettre soit la neutralisation électronique, soit l’interception ou l’abattage de drones hostiles. Des coopérations sont également en cours avec l’OTAN, afin de coordonner doctrine, priorités et capacités.

Une fermeté sans alarmisme

Le gouvernement se veut clair : il s’agit de répondre, pas d’alimenter l’inquiétude. L’objectif est de rétablir un contrôle solide de l’espace aérien, tout en maintenant la confiance du public. Les drones ne sont plus un loisir inoffensif, ils sont désormais un outil stratégique.
La Belgique ajuste sa défense — vite, et en bloc.

La Rédaction

(PHOTO ERIC LALMAND)

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