Un conseil des ministres restreint sera organisé ce vendredi pour adopter cette mesure exigée par Vooruit. Ces derniers, s’ils n’obtiennent pas satisfaction, pourraient bloquer des mesures « cadres » du gouvernement, au premier rang desquelles la réforme du chômage. Pourraient-ils aller jusqu’à faire tomber le gouvernement ?
La Belgique fait partie des quelques pays qui ne taxaient pas les bénéfices générés par les investissements. Les socialistes flamands ont exigé la fin de cette exceptionnalité contre leur participation au gouvernement. Le MR, de son côté, avait finalement consenti aux exigence des socialistes flamands pour ne pas compromettre les grandes mesures gouvernementales qu’il appelait de ses vœux.
Le président de Vooruit, Conner Rousseau, a averti ses partenaires de la coalition : « sans accord sur les taxes sur l’investissement, il n’y aura plus de gouvernement ». Cette taxation prévoit, dans la pratique, un prélèvement de 10% sur les plus-values avec une exonération sur les 10.000 premiers euros engrangés. Un régime plus avantageux et progressif est prévu pour les participations les plus importantes.
La N-VA a tenté de mitiger l’impact de cette taxe, mais y a finalement renoncé. La version originale du texte sera donc débattue ce vendredi en « kern ». Vooruit est en position privilégiée pour faire passer cette réforme qu’il appelle de ses soins. Malgré son nombre restreint de sièges au sein de la majorité, il est arithmétiquement indispensable au maintien du gouvernement, et entend jouer sur cette carte pour forcer la taxe, notamment en liant l’adoption de cette dernière comme condition sine qua non à l’adoption des réformes en matière de chômage, mais aussi, plus loin et possiblement, sur l’achat de nouveaux F-35 par la Belgique.
Maxence Dozin