TotalEnergies a annoncé lundi un accord majeur avec le groupe tchèque EPH, détenu par le milliardaire Daniel Kretinsky. L’opération, d’un montant de 5,1 milliards d’euros en actions, permet au groupe français de mettre la main sur 50 % de la plateforme de production électrique flexible d’EPH en Europe de l’Ouest. La major française double ainsi sa capacité nette de production à gaz et accélère son ambition de devenir un acteur intégré de premier plan sur le marché européen de l’électricité.
Selon Reuters, l’accord prévoit la création d’une coentreprise détenue à parité, rassemblant un portefeuille de plus de 14 gigawatts de centrales à gaz, de centrales biomasse et de systèmes de batteries répartis entre l’Italie, le Royaume-Uni, l’Irlande, les Pays-Bas et la France. Chaque partenaire commercialisera sa part de production via un mécanisme de « tolling », une approche qui garantit une flexibilité essentielle dans un marché où l’intermittence des renouvelables crée de plus en plus de besoins de secours.
En contrepartie de la cession de sa plateforme, EPH recevra 5,1 milliards d’euros en actions nouvelles TotalEnergies, devenant ainsi l’un des plus importants actionnaires du groupe français avec environ 4,1 % du capital. Le rachat confirme le mouvement stratégique de TotalEnergies, qui continue de renforcer son exposition au gaz dans un contexte de demande croissante liée notamment au secteur des data centers.
Les analystes saluent l’opération : elle donne à TotalEnergies une position de premier plan dans la production flexible, segment considéré comme indispensable pour stabiliser un système électrique largement tourné vers les renouvelables.
Une opération structurante pour le cash-flow et la stratégie électrique
TotalEnergies indique que ces actifs devraient générer environ 15 TWh supplémentaires par an, permettant au segment Integrated Power d’atteindre un cash-flow positif dès 2027, soit un an plus tôt que prévu. Le groupe estime également pouvoir capter davantage de valeur sur près de 2 millions de tonnes de GNL par an, grâce à la complémentarité entre son portefeuille gazier et ses activités électriques.
L’opération, présentée comme immédiatement relutive pour le cash-flow par action, permet à TotalEnergies de réduire sa trajectoire d’investissements annuels d’un milliard de dollars — désormais estimés entre 14 et 16 milliards pour 2026-2030 — tout en maintenant son objectif de produire 100 à 120 TWh d’électricité par an à l’horizon 2030.
La finalisation de la transaction est attendue d’ici la mi-2026, sous réserve des autorisations réglementaires.
La Rédaction
(Photo Belgaimage)