Accueil » Hanieh Ziaei : « Pour affaiblir le régime iranien, il aurait fallu éliminer le système dans son ensemble, dont le Guide suprême »

Hanieh Ziaei : « Pour affaiblir le régime iranien, il aurait fallu éliminer le système dans son ensemble, dont le Guide suprême »

par Nicolas de Pape

21News s’est entretenu avec Hanieh Ziaei, politologue et spécialiste du monde iranien, chercheuse associée à l’Observatoire sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à la chaire Raoul-Dandurand (UQAM), basée désormais en Belgique, à propos de la situation du régime iranien suite à la « Guerre des 12 jours » menée par les États-Unis et Israël. Pour la spécialiste belgo-canadienne d’origine iranienne, le régime a vacillé mais n’a pas rompu notamment parce que les Alliés n’ont pas voulu éliminer le Guide Suprême et le système islamiste dans son ensemble. Le résultat est une politique de répression étatique aveugle contre tous les « espions », qu’ils aient ou non permis l’infiltration étrangère, notamment celle du Mossad. En outre, « le régime dispose de ressources financières considérables, placées à l’étranger, notamment dans des banques suisses. »

« N’ayant pas accès aux circuits diplomatiques classiques, l’Iran a investi la cause palestinienne, instrumentalisant ce combat pour fédérer autour d’elle », explique la spécialiste. « Le régime a financé et armé des acteurs non étatiques – Hezbollah, Hamas, Houthis – en les présentant comme des « résistances légitimes ». C’est une stratégie de propagande (géo)politique autant que de politique étrangère : montrer qu’Israël est l’ennemi numéro un du monde musulman, et que l’Iran et son mouvement de résistance est le seul à pouvoir le combattre. »

Affaiblissement ou déstabilisation du régime ?

21News : Après la « guerre des 12 jours », l’Iran a reconnu avoir été frappé très durement, ce qui aurait retardé la possibilité d’acquérir la bombe nucléaire. Peut-on dire que le régime est aujourd’hui sur la défensive, affaibli mais qu’il ne rompt pas ?

Hanieh Ziaei : Je ne parlerais pas d’affaiblissement, mais plutôt de déstabilisation. Dans le discours officiel, pendant et après la guerre, le régime a insisté sur l’idée d’une victoire. C’est une pratique courante de la République islamique : utiliser la propagande idéologique pour affirmer qu’elle n’a pas été touchée, qu’elle n’a pas été affaiblie. En réalité, c’est un discours défensif. Jamais le régime ne reconnaîtra qu’il est ou a été fragilisé.

Or, des faits montrent le contraire. Plusieurs unités importantes ont été visées, des infrastructures militaires détruites, un centre de recherche nucléaire attaqué. L’opération « Rising Lion » a surtout révélé la capacité des services israéliens à opérer à l’intérieur du pays. Pour obtenir des renseignements aussi précis, il fallait forcément des relais internes, des insiders. Cela a été un choc pour Téhéran, obligé de reconnaître une brèche sécuritaire et une intrusion (une présence physique) israélienne sur son propre territoire national.

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