La Belgique fait face à une véritable bombe sociale : plus d’un demi-million de personnes sont aujourd’hui en invalidité de longue durée, soit davantage que le nombre total de chômeurs. Le coût est colossal : 12 milliards d’euros en 2024, contre 5,5 milliards en 2012. Et la tendance ne faiblit pas. Selon une étude publiée par les Mutualités libres et leur filiale Partena, relayée par le Journal du Médecin, le nombre de personnes en invalidité a bondi de 72,9 % en onze ans. Le taux d’invalidité dans la population indemnisable est passé de 6,5 % à 10,3 %.
L’étude montre que les troubles psychosociaux connaissent une hausse spectaculaire. En 2024, le burn-out est devenu la première cause d’entrée en incapacité primaire, avec plus de 11.000 cas (13 % du total), soit quasiment le double d’il y a six ans. La dépression arrive juste derrière, avec 7,2 % des entrées. Ensemble, ces pathologies pèsent pour un cinquième de l’ensemble des incapacités de travail. Les troubles musculo-squelettiques restent très présents, surtout chez les ouvriers, mais leur poids varie selon les pathologies. Les cancers, eux, mènent plus souvent à une invalidité de longue durée, puisque seuls 59 % des dossiers sont clôturés dans l’année.
Des groupes vulnérables
Si 80 % des nouveaux dossiers concernent des personnes âgées de 30 à 59 ans, les 50-59 ans restent surreprésentés. Mais le glissement vers les jeunes est net : chez les moins de 30 ans, les incapacités pour burn-out ont progressé de 22 % en six ans. Les femmes sont également plus touchées, représentant 65 % des entrées pour burn-out et 58 % pour troubles mentaux, alors qu’elles constituent moins de la moitié des assurés indemnisables.
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