Noëlle Lenoir, présidente du Comité de soutien international de Boualem Sansal, revient sur les coulisses diplomatiques qui ont permis sa libération après un an d’incarcération en Algérie pour haute trahison. Entre brouille franco-algérienne, calculs géopolitiques, liens historiques entre Berlin et Alger, rôle discret du Vatican et inertie française, elle dévoile comment l’Allemagne a réussi là où Paris butait sur un climat délétère. Une séquence qui expose les fragilités de la diplomatie française et la brutalité du régime Tebboune envers un écrivain de 81 ans, malade et diabolisé.
21News : J’ai été un peu surpris par la tournure des événements, si soudaine via l’Allemagne. J’imagine que vous suiviez cela de près, mais pourquoi l’Allemagne a réussi plutôt que, malheureusement, la France ?
Noëlle Lenoir : Premièrement, la France, comme vous l’avez vu (et moi je lis la presse algérienne, ce qui n’est pas forcément très gratifiant), depuis la déclaration de Macron sur la marocanité du Sahara occidental et le rappel de l’ambassadeur algérien en France, la situation s’est empirée. Les Algériens ont fait de cette situation dégradée un outil de politique interne contre la France.
Du côté français, il y a eu deux tonalités. La tonalité habituelle de la diplomatie, consistant à ne rien dire et à rester discret. Et puis, il y a eu le ministre de l’Intérieur qui a posé le problème des accords très avantageux accordés à l’Algérie, notamment sur la politique des visas.
Il y a donc eu un visage un peu contrasté de la France, mais dès le début, le gouvernement, et d’ailleurs aussi bien Retailleau que Lecornu, a considéré qu’il fallait trouver une aide extérieure. Les Allemands, les Italiens, d’autres pays européens et même au-delà avaient été contactés très tôt.
À tel point que le 5 juillet, les Allemands avaient l’assurance formelle que Boualem Sansal serait libéré, mais cela ne s’est pas fait à ce moment-là.
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