La direction de l’aéroport de Charleroi (BSCA) tire la sonnette d’alarme face à l’instauration de nouvelles taxes fédérales et communales qui pourraient lourdement affecter son activité. La ville de Charleroi prévoit en effet une taxe de 3 euros par passager, tandis que l’État fédéral a décidé de doubler sa taxe aérienne, la faisant passer de 5 à 10 euros par billet.
Cette pression fiscale s’est accrue très rapidement. En moins d’un an, la taxe fédérale sur les billets d’avion est passée de 2 à 10 euros, soit une multiplication par cinq, à laquelle s’ajoute désormais la taxe communale. Le BSCA estime que cette accumulation de prélèvements pèse directement sur son modèle économique, basé sur des volumes élevés et des coûts réduits.
Selon les responsables de l’aéroport, ces mesures risquent de fragiliser l’attractivité du site et d’entraîner des conséquences sociales importantes. La compagnie Ryanair, principal opérateur à Charleroi, a averti qu’elle pourrait retirer cinq des dix-huit avions basés sur place, ce qui représenterait une perte estimée à 650.000 passagers par an, soit près de 28 % du trafic.
Au total, jusqu’à 1.100 emplois directs et indirects pourraient être menacés. L’aéroport appelle dès lors le fédéral à revenir à l’ancienne taxe de 5 euros et demande à la Région wallonne d’empêcher l’entrée en vigueur de la taxe communale, faute de quoi des « mesures drastiques » pourraient être prises.
La Rédaction
(Photo Belgaimage)