Accueil » J’ai vu où mène l’islam politique : ne laissons pas Bruxelles suivre ce chemin (Carte blanche)

J’ai vu où mène l’islam politique : ne laissons pas Bruxelles suivre ce chemin (Carte blanche)

par Contribution Externe

Une carte blanche de Melissa Amirkhizy, conseillère communale MR à Ganshoren.

Il y a des regards qu’on n’oublie pas.

Celui d’une jeune fille qu’on pousse à accepter un mariage dans son pays d’origine, pour ensuite être ramenée dans un pays libre où elle ne désire pas vivre cette union.

Celui d’une femme qui baisse les yeux pour éviter d’être jugée par son entourage.

Celui d’un adolescent qui rêve de liberté, mais à qui l’on répète qu’il doit « respecter la tradition ».

Ces histoires se répètent jusque dans des pays qui ont pourtant ouvert leurs portes, accueilli, offert des droits et des chances d’intégration. Mais au lieu de saisir cette liberté, certains importent avec eux la prison des coutumes, et imposent aux leurs les mêmes chaînes qu’ils auraient dû pouvoir briser.

Aujourd’hui encore, des jeunes se cachent pour manger pendant le ramadan, pour éviter les coups de fil de la communauté à leurs parents. Des filles n’osent pas sortir seules, parce que « la communauté » peut toujours les voir et les juger. D’autres portent le voile non par conviction, mais simplement pour qu’on leur laisse la paix. Voilà ce que produit le communautarisme lorsqu’il devient pouvoir : un climat de peur, de surveillance et d’hypocrisie.

Le communautarisme, c’est cela : une chape invisible qui tombe sur les épaules. Ce n’est pas seulement une différence culturelle, c’est une prison sans barreaux. Il étouffe l’individu au nom du groupe, il confisque la voix des femmes, il écrase les rêves des jeunes. On le croit souvent lointain, réservé à d’autres sociétés. Mais il est là, dans nos rues, dans nos écoles, jusque dans nos maisons communales.

Il y a des souvenirs qui brûlent encore. Des rues où la peur était la loi, des femmes surveillées jusque dans la longueur de leurs cheveux, des vies confisquées par un régime qui avait transformé une religion en instrument total. L’Iran de ma jeunesse était cela : un pays où l’islam n’était plus une foi, mais une idéologie d’État. Où chaque geste était codifié, chaque silence contrôlé, chaque liberté effacée.

Voilà ce qu’il advient quand on laisse l’islam politique s’installer : il ne se contente pas de vivre à côté de la démocratie, il la dévore. Il ne se limite pas à encadrer la vie privée, il façonne la loi publique. Et toujours, ce sont les mêmes qui en paient le prix les premiers : les femmes, les jeunes, les voix dissidentes.

Aujourd’hui, à Bruxelles, je reconnais les premiers signes. Ce qui devrait rester conviction intime se transforme trop souvent en drapeau politique. Ce qui devrait unir se transforme en ligne de fracture. On ne discute plus : on intime. On ne débat plus : on exclut. Quand une élue en vient à dire à ses contradicteurs de « dégager », ce n’est pas la démocratie qui parle, c’est l’esprit du clan. On utilise alors le voile et la religion comme bouclier, et l’on se drape dans la victimisation en criant à l’islamophobie ou au racisme, pour faire taire toute critique et avancer un agenda d’islamisation politique.

Le problème n’est pas la foi. Le danger, c’est son instrumentalisation. C’est l’islamisation de l’espace public, de nos institutions, de nos écoles, qui avance masquée, par petites étapes, avec la complicité de certains élus et par les médias qui ferment les yeux. Par lâcheté, par calcul électoral, ou par idéologie.

Et je sais où mène ce chemin. Parce que j’ai vécu dans un pays, dans une région, où les mêmes idéologies, les mêmes politiques, portées par la tolérance mal placée et la naïveté, ont détruit la démocratie. On a trop longtemps cru que « ce n’était pas si grave ». Jusqu’au jour où il était trop tard.

Alors je le dis : il n’y a plus de temps pour le silence ni pour la complaisance. Il faut refuser l’assignation identitaire, dénoncer la lâcheté politique, briser les stratégies d’islamisation qui avancent masquées. C’est une question de survie démocratique. Soit nous défendons nos libertés aujourd’hui, soit nous les perdrons demain. Notre liberté, notre démocratie et la neutralité ne sont pas négociables.

Melissa Amirkhizy, conseillère communale MR à Ganshoren

(Photo Iranian Presidency Office Apaim/APA Images via ZUMA Press Wire : le président iranien Masoud Pezeshkian, Teheran, 25 août 2025)

You may also like

21News est un média belge francophone qui promeut la liberté, l’entrepreneuriat et la pluralité d’opinions.

Sélections de la rédaction

Derniers articles

Êtes-vous sûr de vouloir débloquer cet article ?
Déblocages restants : 0
Êtes-vous sûr de vouloir annuler l'abonnement ?