Le tout récent Parquet européen (EPPO) a lancé une procédure judiciaire contre la Cour des comptes européenne (CCE). Les deux institutions de l’UE sont en conflit. Raison officielle ? La Cour des comptes entraverait depuis des années une enquête sur des abus de fonds européens par certains de ses membres. Mais dans les coulisses, il se murmure que la Commission européenne et d’autres institutions de l’UE n’apprécient guère les rapports critiques sur les dépenses de fonds européens par la Commission et les agences de l’UE.
La procureure européenne Laura Codruța Kövesi en a assez d’attendre pour pouvoir s’attaquer à la fraude et à la corruption au sein de l’UE. Jusqu’à présent, le Parquet européen, créé en octobre 2017, semblait surtout être une machine à placer des magistrats. Ce n’est qu’en 2021 qu’il est devenu plus ou moins opérationnel. Les dernières nominations nécessaires par les États membres — chacun pouvant désigner un procureur — n’ont eu lieu qu’il y a deux ans environ. Certaines de ces nominations ont été controversées, comme celle de la Roumaine Kövesi.
Les deux mêmes procureurs (l’Italien Luca De Matteis et le Français Emmanuel Farhat), qui ont accusé de corruption l’eurodéputée grecque Eva Kaili, poursuivent maintenant la Cour des comptes européenne. Ces procureurs en ont assez des années de brouillard et d’obstruction de la part de la Cour.
Des enquêtes inachevées
Il s’agit ici d’un conflit qui s’intensifie autour d’une enquête pour fraude. Il y a quatre ans, des comportements financiers inappropriés ont été mis au jour à la Cour des comptes. L’EPPO affirme que la Cour a interdit à des hauts fonctionnaires de témoigner dans l’enquête judiciaire, entravant ainsi le processus.
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