« Ces étudiants qui souhaitent que Rima Hassan soit leur marraine de promotion n’ont manifestement aucune idée de qui elle est en réalité, aucune idée de ce qu’elle défend, aucune idée des forces auxquelles elle sert de paravent. » Une chronique de Merry Hermanus.
Une majorité d’étudiants en droit de l’ULB souhaitent que Rima Hassan soit la marraine de leur promotion. Ils y verraient le symbole de leur engagement en faveur de la cause palestinienne.
Voilà qui, à l’ULB, est particulièrement déroutant autant qu’interpellant.
Une biographie précoce
En effet, qui est Mme Rima Hassan ? Elle affirme être née dans un camp de réfugiés palestiniens, ce qui est exact. Mais omet le plus souvent de préciser que ce camp est situé en Syrie, où son père était officier dans l’armée du tortionnaire Bachar al Assad.
Les zones d’ombres ne manquent pas dans sa biographie précoce. Elle a effectué en 2024, avant la chute du régime, un voyage en Syrie dans une zone interdite, où seuls les affidés du monstrueux système étaient tolérés.
Elle a d’abord agi en qualité d’influenceuse en faveur du régime, le présentant comme un havre de paix et de tolérance pour les Palestiniens.
Elle ne virera sa cuti qu’en décembre 2024, où alors elle évoquera les tortures que cette impitoyable dictature infligeait aux Syriens. Elle semble être aujourd’hui au service de la dictature mafieuse au pouvoir en Algérie. Elle vota, au parlement européen, contre la libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sensal. Ce seul fait aurait dû la disqualifier à jamais aux yeux des étudiants en droit de l’ULB. Mais non… pour eux, étudiant dans ce qui fut le cœur du libre-examen, pas de problème, on peut embastiller un écrivain car ce qu’il écrit ne plaît pas au pouvoir. Ces étudiants-là auraient voté pour embastiller Voltaire !
Rima Hassan est aujourd’hui la figure de proue de la guerre médiatique contre Israël et a depuis longtemps allègrement franchi toutes les digues de l’antisémitisme. D’abord sous couvert d’antisionisme, ce qui ne trompe plus personne, puis de façon de plus en plus évidente, reprenant tous les poncifs de l’antisémitisme.
Le slogan du grand mufti de Jérusalem, l’allié d’Hitler
Elle diffuse le slogan « From the river to the sea » qui implique de fait la disparition de l’état d’Israël. C’est une très vieille formule. J’ai rencontré, en 1989 en Israël, le fils du grand mufti de Jérusalem, celui-là même, qui avait scellé un accord avec Hitler, que l’on peut toujours voir sur les films d’actualités, pas avare en saluts nazis, et prolixe en propos d’un antisémitisme qui n’a rien à envier à Hitler. À l’issue de ma rencontre, son fils me remit, très discrètement, un agenda orné d’un dessin représentant l’état palestinien qui s’étendait de la rivière à la mer… Israël avait disparu.
Rima Hassan, fait aujourd’hui face à quatre enquêtes judiciaires. Elle a menacé de mort son collègue député européen F-X Bellamy. Une procédure est ouverte par l’UE. Elle a déclaré que « Tout Franco-Palestinien doit pouvoir rejoindre la résistance armée. » Elle soutient que les Juifs manipulent les médias et le monde politique, qu’ils dominent grâce à l’argent, stéréotypes classiques des antisémites, tous les Juifs sont riches ! Elle considère que le Hamas est une force de résistance, qui agit de façon légitime. Elle n’a jamais qualifié de terroristes les monstrueux assassins du pogrom du 7 octobre. Je pourrais poursuivre à l’infini : seuls ceux qui ne veulent ni voir ni entendre soutiennent que cette jeune femme ne diffuse pas à longueur de journée soit en direct, soit sous forme de lourds, d’immondes clins d’œil, l’antisémitisme le plus abject.
Les résultats sont là, probants. En France, on assiste à une explosion d’actes antisémites, rabbins agressés, Juifs molestés, synagogues maculées, plaque en hommage aux enfants d’Izieu déboulonnée, jeune enfant de 13 ans violée parce que juive, l’arbre commémoratif de l’assassinant de Ilan Halimi coupé, véhicules salis de slogans ignobles, agressions dans les trains, le métro, enfants refusés dans un parc d’attractions parce qu’Israéliens, etc. La liste est encore longue. Ce mardi matin, sur France Inter, Mélenchon qui, il y a 6 mois, prétendait que l’antisémitisme était résiduel en France était obligé, confronté aux chiffres que lui soumettait le journaliste, de convenir de cette effroyable réalité. Il y a en France, cinq fois plus d’actes antisémites que d’actes islamophobes.
Pas la peine d’évoquer la Belgique où, maintenant, l’antisémitisme a pignon sur rue, en particulier à Bruxelles.
Et ce n’est pas un hasard, si c’est à Bruxelles qu’une promotion d’étudiants veut comme marraine cette égérie de l’antisémitisme qui, assignant ainsi tous les Juifs à leur religion, à la politique d’Israël, leur place une cible dans le dos.
Pire encore, la Belgique est un pays où l’on peut écrire dans un hebdomadaire : « j’ai envie d’enfoncer un couteau pointu dans la gorge de chaque Juif que je rencontre » et… être acquitté. On est pourtant proche des paroles du Horst Wessel lied, des formules du Stürmer et… pourtant, il s’est trouvé des juges pour estimer, que l’ignoble personnage auteur de ces inqualifiables paroles, bénéficiait du droit de rédiger ces abjections antisémites.
De marraine à marionnette
En réalité, Rima Hassan n’est pas une marraine, mais une marionnette manipulée de loin par ceux qui l’ont habillement choisie pour incarner leur vision, non pas de la solution du drame palestinien, mais de la destruction d’Israël. Elle ne porte pas le voile, mais a toujours autour du cou un keffieh, qui l’identifie, elle sourit de toutes ses dents d’une éclatante blancheur, dont on devine la voracité carnassière, consciente d’être une icône. Ignore-t-elle qu’elle a été choisie et construite pour ça ?
Mais à Gaza, depuis la prise du pouvoir par le Hamas et le massacre systématique des représentants du Fatah et de l’autorité palestinienne, les femmes sont contraintes de porter le voile. Se rappelle-t-elle qu’à Gaza des homosexuels ont été jetés des toits ? Non ! bien sûr, ces images-là ne sont pas glamour, elles font tache, elles ne sont pas raccord avec le mensonger « roman national » que construit et diffuse Rima Hassan.
Mao en 1968 – le Hamas en 2025
Quant aux étudiants en droit de l’ULB, j’aimerais leur dire, qu’avoir un certain âge et de la mémoire permet de replacer leur engouement mortifère à sa juste place, quelque part entre une originalité juvénile aussi tardive que mal assumée et la simple, la brutale stupidité.
À leur décharge, peut-être ne sont-ils pas informés du plan global d’infiltration des universités par les Frères musulmans. Cet élément est parfaitement connu et documenté par les services compétents. Pas la peine de l’évoquer, ils n’y croiraient pas !
« Le choix de Rima Hassan est un acte de soumission, soumission au pire. De rupture aussi, rupture avec ce qu’a été l’ULB depuis sa création. »
À l’annonce de leur monstrueuse proposition, je n’ai pu m’empêcher de songer à ce que fut le mouvement de mai 68. Aux tombereaux de stupidités que déversèrent sur les universités les propagandistes du communisme à la chinoise, dont ils ne connaissent évidemment rien ! Je vous invite à relire les déclarations et les écrits de Sartre et de Simone de Beauvoir sur Mao. Il en existe bien d’autres et des plus comiques. Ainsi Michel Field, qui en interview à la TV appelait à prendre les armes… Et qui deviendra sous Sarkozy l’un des patrons de France Inter ! Si vous lisez ces textes, vous hurlerez de rire ou pleurerez à chaudes larmes. Beauvoir, qui soutient qu’il n’y a pas de culte de la personnalité en Chine, que les masses sont spontanément joyeuses et enthousiastes à la vue de Mao. Tu parles ! Cette bourgeoise germanopratine s’exprimant ainsi crachait sur les cadavres de millions de suppliciés par les gardes rouges au service de Mao. Raison pour laquelle j’éprouve une immense admiration pour Raymond Aron et Simon Leys, qui ont eu le courage, dans une grande solitude au sein du monde intellectuel, de dénoncer ces effroyables imbécilités.
Je veux ajouter qu’il y a longtemps que l’ULB est infiltrée par les fréristes. Rappelez-vous l’interruption, il y a des années, de la conférence de Caroline Fourest dans l’auditoire Janson. Elle fut dans l’incapacité de poursuivre, parce qu’un parfait crétin, la tête couverte d’un Keffieh, hurlait sans discontinuer « abaya ba ba ba » et que personne ne prit la décision qui s’imposait.
Beaucoup plus récemment, G-L. Bouchez voulant s’exprimer à l’ULB fut interrompu par un étudiant. Bouchez prit la décision de le laisser s’exprimer, la scène fut filmée. Le malheureux lisait laborieusement, entre deux spasmes, un papier, tremblant de tous ses membres, la voix grelottante, il se balançait d’avant en arrière, tout son être dénotait une tension hystérique, propre au nouveau croyant. Mais qui lui avait écrit ce texte ? Voilà la bonne question.
Ces étudiants qui souhaitent que Rima Hassan soit leur marraine de promotion n’ont manifestement aucune idée de qui elle est en réalité, aucune idée de ce qu’elle défend, aucune idée des forces auxquelles elle sert de paravent… Ils devraient savoir, que ce qu’elle et ses maîtres-d’œuvre visent n’est rien de moins qu’un basculement de civilisation, une civilisation où ils n’auront pas de place, sauf à se soumettre ! Et à y réfléchir, le choix de Rima Hassan est un acte de soumission, soumission au pire. De rupture aussi, rupture avec ce qu’a été l’ULB depuis sa création.
Une statue debout et à genou et la honte
Je me permets d’inviter ces étudiants, au sortir d’une de leur réunion avec keffieh, de sortir de l’université, de faire quelques pas et d’observer la statue qui se trouve pile face de leur faculté. Peut-être ne l’ont-ils jamais remarquée. C’est celle de Francisco Ferrer, un instituteur et pédagogue espagnol, exécuté en 1909, parce qu’il défendait la liberté, en particulier la liberté de penser, le libre examen. Après une parodie de procès, il fut fusillé dans les fossés d’une caserne de Montjuïc.
La statue représente un homme nu, il tient entre ses mains jointes un flambeau, qu’il porte haut, bras tendu au-dessus de sa tête, corps incurvé par la puissance et la tension du geste, c’est le flambeau de la liberté pour laquelle Francisco Ferrer a donné sa vie.
Demain, les plus attentifs de ces étudiants seront peut-être surpris de constater que le flambeau éteint gît sur le sol, désormais inutile, désuet. L’homme nu est maintenant à genoux, il a placé ses grandes et belles mains devant son visage tentant de couvrir la honte d’être placé devant une faculté de droit, qui fait de Rima Hassan la marraine de sa promotion.
Merry Hermanus, chroniqueur 21News
(Photo : Daniel Perron / Hans Lucas via AFP)