Les PDG européens réunis à Évian le 6 octobre ont adressé une lettre signée de Patrick Pouyanné (Total Energie, photo) et Roland Bush (Siemens) directement à Emmanuel Macron et au chancelier allemand Friedrich Merz, tous deux présents sur place. Ce texte, diffusé à la veille du sommet du G7, dénonce une avalanche de normes et de contraintes qui, selon eux, minent la compétitivité du continent européen face aux États-Unis et à la Chine.
Les signataires – dirigeants de groupes industriels, énergétiques et technologiques – appellent à un allègement ciblé du Green Deal et des textes dérivés qui freinent, selon eux, l’investissement et l’innovation. Ils visent en particulier les obligations du Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) et du Corporate Sustainability Due Diligence Directive (CSDDD), jugées bureaucratiques et déconnectées des réalités de terrain. Les nouvelles normes ESG, la taxonomie verte, le Data Act et l’AI Act sont également pointés du doigt : les entreprises dénoncent un excès de régulation qui ralentit la transition numérique et rend l’Europe dépendante des géants étrangers du cloud et de l’intelligence artificielle.
Le texte critique aussi le carcan réglementaire de la politique énergétique, accusé de décourager la production locale. Les PDG demandent que soient revues les exigences de la Net Zero Industry Act, du Fit for 55 et du Carbon Border Adjustment Mechanism (CBAM), qui pénalisent selon eux les entreprises exposées à la concurrence extra-européenne. Ils plaident pour une approche plus pragmatique de la décarbonation, fondée sur des objectifs réalistes et des délais compatibles avec les cycles industriels.
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