Boaz Bismuth, député du Likoud (droite israélienne) nous accorde une interview exclusive. Ce francophile soutient sans réserve les opérations militaires en cours, rappelant « qu’il reste 55 otages toujours détenus » par le Hamas dans le territoire gazaoui. Interview sans détour, expression de la réalité d’un pays en guerre, (malheureusement) loin des vœux pieux d’une certaine presse occidentale.
21News : Pouvez-vous nous éclairer sur la stratégie de Tsahal à Gaza ? Dans quelle phase de l’action militaire se trouve-t-on actuellement ?
Boaz Bismuth : La guerre continue, pour la bonne raison que les objectifs n’ont pas été atteints. Il reste 55 otages détenus dans la bande de Gaza, et le Hamas est toujours actif, même si pratiquement tous les chefs de l’organisation ont été tués, ce qui est positif. Beaucoup des commandants terroristes du Hamas ont été éliminés, ce qui est positif aussi, mais il reste encore comme vous le savez très bien de nombreux otages et l’organisation terroriste, elle, est toujours vivante, active.
Il faut savoir une chose : j’aimerais bien vous dire que la guerre est finie, mais nous avons encore perdu huit soldats cette semaine, ce qui est énorme. Nous avons des centaines de morts et des milliers de blessés parmi les militaires, et je ne parle même pas des quelque 1.200 civils qui ont perdu la vie le 7 octobre. Le prix, c’est nous qui le payons, mais afin d’éviter un autre 7 octobre, il faut quand même gagner cette guerre. Cette guerre, nous la gagnons, mais elle n’est pas gagnée à ce stade.
21News : Pouvez-vous justement nous expliquer quelles conclusions ont été tirées, en Israël, des failles en matière de sécurité qui ont rendu possible le 7 octobre 2023 ?
B.B. : Il ne faut pas être un génie militaire ou du renseignement pour savoir qu’il y a eu des failles gigantesques – les plus grosses, je dirais, depuis 1948. Il y aura, c’est certain, une commission d’enquête, et tout sera analysé au détail près. Pour l’instant, chaque division, chaque section de l’armée est en train de faire sa propre analyse. Moi-même, je fais partie de la Commission du Renseignement et des Affaires étrangères, donc je suis de ceux qui sont au fait de l’avancée des travaux. Ce sont des commissions secrètes, et tôt ou tard, les Israéliens et la presse internationale seront mis au courant du résultat de ces travaux.
Nous sommes une démocratie, et tout se fera dans la transparence. Le peuple israélien mérite de savoir ce qui s’est passé ce jour-là. Tout sera révélé, jusqu’au moindre détail. Je peux juste vous dire combien il est frustrant de voir comment un pays qui est capable de tels exploits (en matière militaire et de renseignements), notamment au Liban avec le Hezbollah, n’a pas été capable de protéger ses citoyens le 7 octobre 2023. C’est à hurler de colère.
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